Difficile de savoir où en est le dossier du prolongement de la ligne orange de Côte-Vertu à la gare Bois-Franc. Si peu ou pas d’informations semblent transmises aux acteurs locaux, rien n’indique que le projet verra le jour.
Certains élus concernés s’abstiennent même de commenter publiquement la situation, alors que les options envisagées demeurent pour le moment inconnues.
L’arrondissement Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville, qui élaborent le TOD (Transit-oriented development) de la future station Réseau express métropolitain (REM) Bois-Franc, n’ont reçu aucune nouvelle documentation depuis le dépôt de la fiche d’avant-projet.
La ville-centre a collaboré au cours de l’hiver avec l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour compléter le dossier, alors que Montréal pressait Québec de financer le prolongement de la ligne orange, qui se fait attendre en raison des éventuels projets immobiliers.
Cette fiche a été intégrée à une série d’actions à privilégier en matière de transport collectif compilée par l’ARTM. Elles ont été soumises à la formation politique de François Legault en marge de son Plan de relance économique du Québec.
Depuis, c’est silence radio, confirme la Ville de Montréal, tout comme l’ARTM.
Au ministère des Transports, on renvoie la balle à l’ARTM. L’organisme a présenté son premier Plan stratégique de développement et les citoyens pourront y contribuer sur une plateforme informative et interactive. Le prolongement de la ligne orange risque de faire l’objet de discussions.
L’instance consultative de la Ville de Montréal notamment en matière d’aménagement, d’urbanisme, d’architecture, nommé le comité Jacques-Viger, a d’ailleurs relevé le manque de collaboration et de transparence de CDPQ Infra. Cela pourrait nuire à l’aménagement du territoire dans plusieurs quartiers.
Flou
Depuis mai 2019, la filiale Infra de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) conduit une étude de faisabilité sur le prolongement du Réseau express métropolitain (REM) vers Laval, qui pourrait impliquer le projet de prolongement à Bois-Franc.
Plus d’un an et demi plus tard, on se fait avare de commentaires. «Les résultats des études de CDPQ Infra sont planifiés au cours des prochains mois», indique par courriel la conseillère en relations médias Emmanuelle Rouillard-Moreau.
Impossible de savoir où en sont les travaux et si des efforts de communication clairs ont été réalisés auprès des différents acteurs impliqués.
«Malheureusement, je n’ai pas de date de fin de cette analyse à l’heure actuelle», fait savoir la porte-parole au ministère des Transports du Québec, Sarah Bensadoun.
Le fait que l’étude soit en cours explique pourquoi les acteurs locaux sont gardés dans l’ombre, soutient Mme Bensadoun. «C’est tout à fait normal. Il faut d’abord [qu’elle] soit complétée, qu’on en prenne connaissance au ministère et ensuite qu’on obtienne les orientations du côté du gouvernement. Il va nous indiquer si le projet va de l’avant ou pas.»
Le prolongement de la ligne orange ne fait pas partie du Plan québécois des infrastructures.