La démarche pour évaluer la qualité de la ventilation dans les écoles est remise en question, alors que des enseignants ayant des classes sans fenêtres doivent actuellement faire un «acte de foi».
Le protocole de vérification de la qualité de l’air dans les écoles laisse place à des zones grises, craint le Syndicat de l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM).
On y lit qu’«un échantillonnage exhaustif de chaque type de classe pour chaque bâtiment scolaire» sera réalisé. «La seule manière de savoir si ma classe est bien ventilée ou non, c’est de la tester», tonne la présidente du syndicat, Mélanie Hubert.
«Quand je suis dans ma classe et que je ne peux pas ouvrir ma porte, ouvrir ma fenêtre, et toutes ces choses-là, tout dépend de l’efficacité du système de ventilation, souligne Mme Hubert. C’est un peu un acte de foi que jour après jour, tout ce système-là est fonctionnel.»
Aux dires de Mme Hubert, il n’y a aucun moyen pour un professeur de savoir si l’air est recyclé de façon efficace.
«Est-ce qu’il y a quelqu’un qui surveille tout ça? C’est sûr que c’est des questions que les gens se posent, et qu’ils aimeraient être rassurés», indique la présidente du SEOM.
«Une même école peut ne pas ventiler de la même manière, d’un local à l’autre.» -Mélanie Hubert
Urgence
Le calendrier de tests a récemment été établi et le syndicat pourra participer aux analyses.
«Quand on envoie un inspecteur faire une prise de mesures, pourquoi prendre une dizaine de classes quand on peut faire l’ensemble de l’école?», plaide la députée de Saint-Laurent et porte-parole en matière d’éducation au Parti libéral du Québec, Marwah Rizqy.
Le protocole fourni par le gouvernement du Québec a prévu des mesures correctives variant en fonction du taux de CO2 dans les classes. Par exemple, pour un taux de particules par million (ppm) de 1 500 à 2 000, le délai d’intervention est d’un mois.
«C’est énorme», dit Mme Rizqy, estimant qu’il faut considérer que ces normes ont été instaurées avant la pandémie. Selon elle, Québec devrait prendre exemple sur l’école de santé publique de Harvard, qui prévoit des taux plus bas.
Dans un cas de force majeure, il est notamment recommandé de réduire le nombre de personnes dans la classe et de garder la porte du local ouverte en tout temps. La fermeture d’une classe peut aussi avoir lieu.
«A-t-on de l’espace en ce moment pour vider des classes qui poseraient vraiment problème? C’est clair que sur le territoire Marguerite-Bourgeoys, ça va être un enjeu parce que les écoles sont quand même occupées à pas mal pleine capacité», soulève Mélanie Hubert.
Des mesures «très rapides» seront prises si des cas problématiques mènent à des fermetures, a mentionné le cabinet du ministère de l’Éducation à Métro Média. La «très grande majorité» des classes recensées lors de l’échantillonnage en décembre ont une excellente qualité de l’air, se targue-t-on également.
Le protocole du ministère sera respecté et des correctifs seront apportés si nécessaires, a mentionné le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys par courriel.