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Le patrimoine équin en cadeau pour 2017?

Photo: Archives/Métro

Sans donner trop de détails, Denis Coderre a ouvert la porte, la semaine dernière, à la possibilité de piétonniser la rue de la Commune, dans le Vieux-Montréal.

De quelle rue à quelle rue? Mystère. Lancera-t-on prochainement une étude de faisabilité sur le sujet? Impossible de le savoir. Ce n’est qu’une «hypothèse de travail» à ce stade-ci, me répond-on à la Ville.

Ce qu’on sait, par contre, c’est que l’idée a été évoquée en marge du dévoilement sommaire d’un rapport sur l’état de santé des 56 chevaux de calèche de Montréal. Le maire semblait alors réfléchir à voix haute sur de possibles solutions qui mettraient en valeur ces bêtes et sécuriseraient leurs parcours dans le Vieux-Montréal.

La réflexion est intéressante. Qu’on le veuille ou non, les calèches font partie de la signature (pour ne pas dire de l’ADN) de Montréal. En 2015, elles peuvent nous paraître un peu clichées, mais que voulez-vous : les clichés alimentent la vie touristique de presque toutes les grandes métropoles du monde. Sans compter qu’il semble y avoir un regain d’intérêt pour le cheval en milieu urbain. On n’a qu’à penser au débat qui a entouré la sauvegarde du Horse Palace, à Griffintown. Ou encore à Projet Montréal qui est allé jusqu’à soutenir l’idée d’utiliser des chevaux pour effectuer des tâches municipales, comme le ramassage des ordures, à l’instar d’une soixantaine de municipalités françaises.

«Pourquoi ne pas envisager une voie protégée, un “parcours des chevaux” qui mettrait en valeur le cheval et le paysage historique du secteur?» –Jonathan Cha, urbanologue

Mais revenons à l’idée de piétonniser la rue de la Commune. Pourquoi ne pas pousser la réflexion plus loin? Pourquoi ne pas être plus créatif dans la mise en valeur du cheval, qui a largement contribué au développement de la ville et à la mobilité des Montréalais à une certaine époque?

C’est notamment ce que propose Jonathan Cha, urbanologue, architecte paysagiste et docteur en aménagement de l’espace et urbanisme. «Pourquoi ne pas envisager une voie protégée, un “parcours des chevaux” qui mettrait en valeur le cheval et le paysage historique du secteur? me confiait-il en début de semaine. Il pourrait y avoir un tracé au sol avec un pavé distinctif, des éléments commémoratifs qui ponctuent ce parcours, peut-être même une application pour téléphone intelligent.»

Selon lui, la création d’un tel circuit permettrait non seulement de bonifier l’offre touristique du Vieux-Montréal, mais également de reconnecter la ville. «Quand on a construit l’autoroute Bonaventure, on a créé une rupture entre le Vieux-Montréal, la Cité du multimédia et Griffintown, poursuit-il. Ce parcours pourrait être une stratégie pour recréer les liens historiques qui unissaient jadis ces quartiers.»

Ce n’est pas fou comme idée, surtout avec l’arrivée du 375e de Montréal et la disparition de l’autoroute Bonaventure au profit d’un boulevard urbain. Et pourquoi pas un concours de design pour réfléchir à ce parcours équin?

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