Soutenez

Au festival du film de Sundance, dans le Mile End

Photo: Emilie Laperrière\collaboration spéciale

Le volet New Frontier du festival du film de Sundance, aux États-Unis, présente cette année plus d’une trentaine de films en réalité virtuelle. Du lot, près d’une dizaine sont accessibles dès maintenant par téléphone intelligent. Une occasion à ne pas manquer pour ceux qui s’intéressent à l’avenir du cinéma.

Si la réalité virtuelle est pour l’instant principalement associée aux jeux vidéo, de nombreux artistes explorent le potentiel de cette technologie dans d’autres sphères, notamment au cinéma.

Les films en réalité virtuelle présentés cette année à Sundance sont souvent expérimentaux et à petite échelle, mais le potentiel de cette technologie est déjà criant. Avec ces lunettes qui donnent l’impression qu’un immense écran nous entoure, les cinéastes peuvent nous faire vivre des émotions fortes, et insuffler à leurs œuvres une dose de réalisme difficile à atteindre avec un film traditionnel.

Repenser la manière de consommer le cinéma
Alors que les festivaliers doivent faire la queue à Sundance pour enfiler un Oculus Rift ou un Samsung Gear VR afin de profiter des différents titres présentés, plusieurs réalisateurs ont choisi de diffuser aussi leur film sur l’internet.

La décision est loin d’être anodine. Même à l’heure du numérique, les salles de cinéma détiennent toujours des avantages par rapport aux écrans dont nous disposons dans nos salons, comme la taille, le son et l’ambiance. Il en est tout autrement pour la réalité virtuelle. Avec un casque sur la tête et des écouteurs sur les oreilles, peu importe qu’on soit en habit de gala à une première ou en pyjama sur son sofa, l’expérience est la même.

Un festival «réel» aura toujours sa place, surtout pour les professionnels de l’industrie. Mais si les films en réalité virtuelle présentés donnent une idée de ce que l’avenir nous réserve quant à cette nouvelle forme d’art, le déploiement d’une partie de la programmation en ligne en même temps qu’à Sundance en dit pour sa part long sur l’avenir des festivals de cinéma de réalité virtuelle.

Après avoir profité cette semaine d’un bout de Sundance sans quitter le Mile End, je ne peux que m’en réjouir.

Trois films de Sundance à regarder dès maintenant

Près d’une dizaine de films en réalité virtuelle présentés au festival du film de Sundance peuvent être regardés à la maison, à condition qu’on soit équipé d’un téléphone intelligent et de lunettes Cardboard VR ou Samsung Gear VR. En voici trois à télécharger sans hésiter.

Kiya
Nonny de la Peña est déjà une sommité dans le monde de la réalité virtuelle. La réalisatrice se spécialise dans le «journalisme immersif», par lequel elle tente de faire revivre aux spectateurs des histoires réelles. Kiya, un de ses deux films présentés à Sundance cette année, mais le seul qu’on peut regarder de la maison avec un appareil mobile, recrée en 3D une scène tirée d’un appel au 911 à la suite d’une histoire de violence conjugale.

On assiste impuissant à une reproduction 3D de la dispute, en entendant le véritable enregistrement audio. Chaque jour, trois femmes sont tuées par leur conjoint aux États-Unis. En montrant sobrement une de ces tragédies, Kiya parvient à rendre plus tangible cette horrible statistique.

Kiya peut être regardé sur Android et iOS avec l’application mobile NYT VR.

Cardboard Crash
Ce film interactif de Vincent McCurley, de l’Office national du film, tente de mettre en images une problématique avec laquelle la société devra bientôt composer : celle des voitures autonomes et des difficultés éthiques entourant la gestion de leurs accidents potentiels.

Vaut-il mieux prendre le risque de tuer plusieurs piétons pour éviter un accident, ou foncer droit vers un précipice et diriger l’occupant de la voiture vers une mort certaine? Et qui doit prendre cette décision? L’État? Le public? Les fabricants de voitures autonomes? Voilà le genre de questions abordées dans Cardboard Crash. En espérant que la société se penche éventuellement sur le dossier, elle aussi.

Cardboard Crash peut être regardé sur Android et iOS avec l’application mobile Cardboard Crash Sundance Edition.

Waves of Grace
Un film du réalisateur Gabo Arora et de l’artiste visuel Chris Milk, qui raconte l’histoire de Decontee Davis, une Libérienne qui a survécu à l’ebola et qui profite de son immunité au virus pour réconforter les orphelins malades de son village.

Une histoire plutôt contemplative, qui parvient à nous choquer, comme lorsqu’un mort est enterré à nos pieds par sept individus vêtus d’une combinaison antiebola, mais surtout à nous toucher, quand on comprend le désespoir de Decontee devant ceux qui refusent de la côtoyer de peur d’attraper la maladie à leur tour.

Waves of Grace peut être regardé sur Android et iOS avec l’application mobile Vrse.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.