La section montréalaise des Syndicats unis d’Héma Québec a manifesté devant les locaux de la société de collecte de sang, à Saint-Laurent, le mardi 30 novembre. Les cinq regroupements de travailleurs sont en négociation de leurs conventions collectives expirées depuis 2019, dont ils accusent la lenteur du processus.
«Je suis employé d’Héma Québec depuis 26 ans et, malheureusement, c’est toujours par la grève que les choses avancent», exprime le porte-parole des Syndicats unis d’Héma Québec, Simon Poulin.
Les syndicats ont formulé leurs premières demandes entre avril et juin 2020, explique M. Poulin. «L’employeur a ensuite déposé un grief de négociation de mauvaise foi à notre égard quelques mois plus tard», raconte-t-il. Un grief que le tribunal du travail a rejeté en octobre 2020, avant que les syndicats en déposent un à leur tour.
La hausse des salaires est au cœur des pourparlers. «La dernière augmentation remonte à avril 2018», ajoute celui qui est aussi président du syndicat des techniciens(nes) de laboratoire.
Les associations affiliées à la Confédération des syndicats nationaux (CSN) comprennent trois sections situées à Montréal et deux autres dans la capitale provinciale.
L’union revendique de nouvelles balises sur le temps supplémentaire obligatoire et une révision des clauses de parité entre les salariés de Montréal et de Québec.
«Une secrétaire médicale est mieux payée à Montréal, alors que les allocations pour les déplacements sont plus élevées à Québec», indique le président du syndicat des travailleurs et travailleuses d’Héma-Québec à Montréal, Louis Philippe Coulombe.
Vitale
Une offre patronale a été soumise le 5 novembre dernier, affirme le directeur des relations publiques d’Héma Québec, Laurent Paul Ménard. Les syndicats ont toutefois maintenu leurs mandats de grève pour les 8 et 9 novembre. Une autre démonstration est prévue demain à Québec.
«Nous faisons entièrement confiance au processus de négociation qui se poursuit», persiste M. Ménard. Il ajoute que les collectes de sang sont maintenues dans leur intégralité. «Ce sont des activités essentielles et critiques au système de santé», reconnaît-il. M. Poulin abonde dans le même sens en soulignant l’importance de l’«or rouge».
La présidente d’Héma-Québec, Nathalie Fagnan, s’est vue décerner la médaille de l’Assemblée nationale plus tôt ce mois-ci. Lors de la cérémonie, la cheffe de la direction a mentionné le rôle des employés, des bailleurs de fonds et des bénévoles dans le maintien des opérations de l’organisme au cours de la pandémie.
«Nos membres sont mitigés face à cet honneur. C’est une fierté que notre travail soit reconnu, mais la frustration subsiste en raison de la longueur des négociations», avoue M. Poulin.