Le comité exécutif de la Ville de Montréal déclenche à nouveau l’état d’urgence sanitaire sur le territoire de l’agglomération, après l’avoir levé il y a presque quatre mois.
Elle-même atteinte de la COVID-19, la mairesse Valérie Plante en a fait l’annonce mardi matin alors qu’elle faisait le point sur la pandémie de COVID-19 lors d’une conférence virtuelle. «Le variant Omicron nous amène à prendre des précautions supplémentaires», a-t-elle déclaré d’emblée.
L’état d’urgence sanitaire permet au comité exécutif de la Ville de Montréal de disposer de pouvoirs exceptionnels permettant de faire face à la pandémie, notamment en favorisant la mobilisation des ressources matérielles et humaines requises. Il est applicable pour l’ensemble des arrondissements et les 15 autres municipalités de l’île de Montréal.
«Par exemple, nous pourrons acheter du matériel de dépistage aux employés essentiels de l’agglomération. Nous pourrons conclure toutes les ententes nécessaires pour mettre en place des sites d’hébergement d’urgence rapidement en soutien au réseau de la santé et aux organismes communautaires», a expliqué Mme Plante.
L’état d’urgence, c’est un outil supplémentaire qui va nous permettre d’affronter avec agilité cette période d’instabilité qui affecte les personnes vulnérables, les commerçants, les entreprises et les ménages montréalais.
Valérie Plante, mairesse de Montréal
L’opposition officielle réagit
Depuis trois jours, l’opposition officielle à l’Hôtel de Ville interpellait la mairesse pour qu’elle décrète l’état d’urgence, affirme le chef de l’Opposition officielle, Aref Salem. «Suite à une question au conseil municipal, voilà qu’elle se réveille enfin. Dans le contexte actuel, qui est très inquiétant, nous sommes soulagés que l’administration réponde à notre appel», dit-il.
En effet, le décret de l’état d’urgence permettra à la Ville de mobiliser des ressources avec plus de souplesse afin d’assurer la sécurité des aînés, des personnes itinérantes et des personnes vulnérables, ajoute M. Salem.
L’urgence sanitaire avait d’abord été décrétée le 27 mars 2020 à Montréal, dans la foulée d’une demande formulée par le directeur national de santé publique du Québec, le Dr Horacio Arruda. Il s’agissait d’une première dans l’histoire de la métropole. Cette mesure exceptionnelle avait cependant été levée le 23 août dernier à l’approche de l’entrée en vigueur du passeport vaccinal.
Le nombre de cas atteint un sommet
Mardi, le Québec a dépassé la barre des 5000 cas quotidiens, un nouveau sommet depuis le début de la pandémie. De ce nombre, la majorité est localisée à Montréal. Les hospitalisations ont quant à elles augmenté de 18 personnes (59 entrées, 41 sorties).
Questionnée sur la possibilité de réinstaurer un couvre-feu, Valérie Plante indique ne pas avoir eu de discussions à ce sujet avec le premier ministre François Legault. «Si le gouvernement du Québec et la santé publique décidaient de mettre en place un couvre-feu, il faudra considérer la population la plus vulnérable, qui est celle itinérante», a-t-elle ajouté.
La mairesse indique être en train d’évaluer les mesures à mettre en œuvre pour soutenir les refuges, comme la possibilité de tester les personnes en situation d’itinérance.
Devant la hausse importante des infections dans les derniers jours, Québec a annoncé lundi après-midi la fermeture des bars, des casinos, des spas, des cinémas, des salles de spectacle et des gyms. Les restaurants, quant à eux, pourront ouvrir de 5h à 22h seulement.
Les écoles primaires et secondaires sont fermées depuis lundi soir et le demeureront jusqu’au 10 janvier prochain. Pour les écoles dont le retour était prévu avant cette date, l’enseignement se fera à distance.
Alors que les centres de dépistage connaissent un grand achalandage, le gouvernement du Québec a commencé lundi la distribution de trousses de tests de dépistage rapides dans les pharmacies. Toutefois, mettre la main sur une des 800 000 boîtes contenant cinq tests n’est pas si simple.