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COVID-19: fin de l’état d’urgence à Montréal

Valérie Plante
La mairesse de Montréal, Valérie Plante. Photo: Josie Desmarais/Métro

L’agglomération de Montréal annonce lundi qu’elle ne renouvelle pas l’état d’urgence sur le territoire et qu’elle passera plutôt en mode alerte ce vendredi.

L’état d’urgence local était en vigueur sur l’île depuis un an et cinq mois. Il avait été décrété le 27 mars 2020. Cette période de 17 mois d’état d’urgence était une première dans l’histoire de la ville. 

Grâce au taux de vaccination élevé, à l’entrée en vigueur prochaine du passeport vaccinal, et à la stabilité des ordonnances gouvernementales, l’administration s’estime maintenant «en mesure de prévoir et de réaliser ses actions d’urgence sans dépendre des pouvoirs exceptionnels de l’état d’urgence local».

«L’état d’urgence local a permis à l’agglomération de contribuer à soutenir les efforts du réseau de la santé et des services sociaux, et de la Direction régionale de santé publique dans la lutte contre la COVID-19.»

Ville de Montréal

Malgré la levée de l’état d’urgence, Montréal insiste que la «vigilance face à l’évolution de la pandémie de la COVID-19 demeure nécessaire» et rappelle l’importance de respecter les consignes sanitaires.

En collaboration avec la Direction régionale de santé publique et le réseau de la santé et des services sociaux, la Ville dit continuer de suivre la situation et prévient qu’elle pourrait prendre de nouvelles décisions si des changements surviennent.

La fin des pouvoirs exceptionnels

L’état d’urgence local accordait à la Ville des pouvoirs exceptionnels en situation de crise.

Prévue dans la Loi sur la sécurité civile, cette mesure permet notamment à une ville de déroger aux règles habituelles d’octrois de contrats et d’ainsi disposer de plus de souplesse pour effectuer les dépenses jugées nécessaires.

L’agglomération s’en était servie, par exemple, pour prêter des sites municipaux à des organismes communautaires. Elle était aussi intervenue sur les trottoirs, en y plaçant des clôtures et de la signalisation pour rappeler les règles de distanciation sociale aux citoyens et aux clients des commerces, ainsi que pour arrimer l’ouverture des terrasses avec les recommandations de la Santé publique.

Danielle Pilette, professeure associée à l’UQAM et spécialiste de la gestion municipale, mentionne par ailleurs que l’état d’urgence local a surtout eu un impact sur le gouvernement provincial en tant qu’employeur de ministères et de mandataires montréalais comme les CIUSS, alors que certains points dans leur convention collective étaient suspendus.

Mme Pilette rappelle aussi que la période d’état d’urgence a donné lieu à une collaboration inédite entre la mairesse Valérie Plante et la directrice de la Santé publique de Montréal, qui se sont par exemple associées pour faire pression sur le gouvernement fédéral pour renseigner et limiter la quantité de voyageurs à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau.

Et la quatrième vague?

Le virologue Benoit Barbeau est surpris par la décision de la Ville de lever l’état d’urgence alors qu’une 4e vague de COVID-19 est «bien entamée», avant même le retour en classe des élèves. Il s’inquiète que la Ville réduise sa rapidité d’action dans le contexte de la montée des cas et avec la circulation du variant Delta.

La bonne couverture vaccinale des Montréalais est rassurante, mais «il y a encore une possibilité que ça dérape», fait-il valoir.

«Il y a encore beaucoup d’inconnus…»

Benoit Barbeau, virologue

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