Le collectif Moonshine sera bien occupé cet été, puisqu’il participe à quelques festivals en plus de continuer à tenir son traditionnel after-party tous les premiers samedis suivant la pleine lune. Soyez prêt.e : la fête commence dès demain au Festival Mural.
Moonshine, c’est un collectif d’artistes de tous les horizons qui est devenu au fil du temps une grande communauté basée autour de la musique et de la fête. Elle a pour but de « célébrer l’art, la diaspora et la musique africaine, et surtout, l’amour », décrit à Métro l’auteur-compositeur-interprète Pierre Kwenders, qui a cofondé le collectif avec Hervé « Coltan » Kalongo.
L’origine de Moonshine
Si Moonshine, qui fête son neuvième anniversaire cette année, s’est développé dans différentes branches, à la base, le collectif s’est fait connaître pour organiser des after-parties à Montréal. Chaque samedi après la pleine lune, un événement de danse est organisé quelque part dans la ville. L’adresse du lieu n’est envoyée que le jour même par message texte, d’où la phrase emblématique du collectif « SMS for location ».
« C’est issu d’un besoin qu’on a eu en grandissant, raconte le musicien natif du Congo installé à Montréal depuis ses 16 ans. Avec mes potes, on s’est souvent retrouvés à sortir dans des endroits où on ne se reconnaissait pas. On n’entendait pas la musique qui joue à la maison, qui nous fait danser, qui nous fait vivre. »
Il poursuit : « On a fini par se retrouver de manière régulière, un peu inconsciemment, autour de la pleine lune dans le loft d’un pote, à faire des soirées dans sa cuisine. Il y a eu du bouche à oreille, des amis qui invitaient des amis et, à un moment donné, la cuisine s’est trouvée un peu trop petite. On a amené ça ailleurs, voir ce que ça donnerait. De là est né Moonshine ».
À quoi s’attendre?
À quoi ressemble donc une soirée Moonshine? « Il faut le vivre, répond Pierre Kwenders. J’aime dire que l’amour ne dort jamais sur le dance floor. On le ressent à Moonshine, cet amour partagé entre les gens qui s’y retrouvent, qui sont là pour vivre un moment de joie ensemble. »
Différent.e.s DJ, beatmakers, artistes visuel.le.s et musicien.ne.s sont invité.e.s pour chaque événement. On y entend majoritairement des musiques issues de l’Afrique et de sa diaspora, comme la rumba congolaise, le coupé-décalé, le kuduro, la batida, l’afrohouse, l’afrobeat, la techno et plus encore.
« On aime bien faire voyager les gens, leur faire vivre une expérience incroyable à travers la musique », résume Pierre Kwenders, qui agit lui-même régulièrement à titre de DJ lors de ces soirées.
Une communauté en expansion
Moonshine a pris beaucoup d’expansion depuis ses débuts. Cette année, le collectif est invité notamment au Festival Mural, au Festival de jazz, au festival Solstice en Beauce et au Festival du Bout du monde en Gaspésie. Il présente aussi ses événements à l’extérieur du pays, souvent en Europe.
Ce n’est pas tout. Le collectif pilote également un label sous lequel il a sorti plusieurs compilations où brillent des artistes d’ici et d’ailleurs.
L’an dernier, il a aussi lancé le Club Sagacité, un lieu de vie communautaire de recherche et de diffusion artistique qui vise à soutenir les créateur.trice.s issu.e.s des minorités visibles et des milieux défavorisés en leur offrant différentes ressources et de l’équipement. « On veut que les prochaines générations puissent avoir des occasions de se développer », indique le cofondateur.
Une grande communauté est née autour de Moonshine. Pierre Kwenders, sans vouloir prendre tout le crédit, croit que le collectif a aidé à démocratiser la musique africaine – notamment l’afrobeat – dans le nightlife montréalais.
« Beaucoup de jeunes DJ afrodescendants sont de plus en plus en avant-scène, ce qu’on ne voyait pas il y a 10 ans », estime-t-il.
Le Moonshine Mural Block Party se tiendra le 10 juin de 17h à 22h sur la Scène Mile End du Festival Mural.