Alors qu’il vient d’ouvrir son nouveau local, Café Baristaa dû réduire ses activités et reporter une importante opération de promotion à cause des restrictions sanitaires liées à la contagion à la COVID-19. Mais plus encore, ce micro-torréfacteur d’Ahuntsic craint de voir les fermetures de cafés avoir un impact sur ses activités.
À cause de la COVID-19, la fête est gâchée pour Café Barista. Cet établissement qui devait ouvrir ses portes officiellement dans le secteur Chabanel le 16 mars a dû surtout réduire sa salle de 12 places, et renvoyer chez eux une partie de sa vingtaine d’employés.
«Les personnes qui travaillent en marketing par exemple font du télétravail»¸ indique Alex Sereno, cofondateur de Café Barista. Des mesures d’hygiènes plus importantes ont été mises en place dans la salle pour nettoyer les tasses.
L’entreprise travaille beaucoup avec le grand public et le nouveau local lui permettait de promouvoir ses activités. «On fait de la torréfaction, mais on a développé une formation de barista avec l’école hôtelière qui était ouverte au public», souligne M. Sereno.
Installé sur la rue Meilleur, à Ahuntsic, depuis un plus de 13 ans, le commerce s’était déplacé sur la rue Louvain Ouest, un secteur appelé à se développer. Les propriétaires ne voulaient pas quitter le quartier et ont dû chercher un bon local pendant un an et demi.
«Notre nouveau local est idéal pour un torréfacteur et la ville vient de le zoner commercial. C’est la place pensée pour nous.» Malheureusement, il faudra attendre avant de pouvoir faire découvrir pleinement au public ces installations.
Des baisses en vue
Mais plus que le contretemps lié à l’ouverture, M. Sereno observe qu’il fait partie d’une chaine d’approvisionnement très fragile. Ce qui l’inquiète le plus, c’est l’impact des restrictions sanitaires sur les petits commerces.
«Mes principaux clients, ce sont des restaurants et des coffee shop. Si c’est très difficile pour eux aujourd’hui, ce sera dur pour moi demain.»
La Bête à pain fait partie de ces clients. Cette boulangerie qui fait aussi café sur la rue Fleury Ouest ferme sa salle de restauration.
«Nous continuerons à vendre du café à emporter, mais il n’y aura plus de café à consommer sur place», dit la gérante.
Elle ignore quel impact aura la décision sur son chiffre d’affaires. «Le café bu sur place et celui à emporter c’est cinquante-cinquante, assure-t-elle. On continuera à vendre du café en vrac.»
«On entend ceux qui ont le côté restauration qui doivent réduire de 50 % leur capacité. Cela crée de l’incertitude parce qu’il y a la crainte de susciter l’inquiétude auprès des consommateurs», note Sébastien Nadeau de l’Association des torréfacteurs artisans du Québec, (ATAQ).
Cette association représente des petits torréfacteurs qui souvent offrent aussi la consommation de café sur place. Ils sont inquiets, mais la situation demeure encore sous contrôle.
«C’est sûr que s’il y a moins de produit qui sort, ce sera problématique», convient-il.
Les torréfacteurs s’accordent pour dire que c’est une situation exceptionnelle, mais ils ignorent combien de temps ils pourront tenir.
«S’il y a moins d’achalandage et qu’ils voient qu’il y a une tendance qui pourrait s’installer, cela deviendrait inquiétant. Pour le moment, les gens prennent leurs précautions pour 14 jours.»