Encore un stationnement il y a moins d’un an, le tronçon du boulevard Édouard-Laurin situé près du métro Côte-Vertu est devenu une place publique verdie et décorée, qui pourra à terme accueillir un marché ou un café. L’idée était dans les cartons de Saint-Laurent depuis des années, mais le 375e anniversaire de Montréal a permis de la concrétiser.
Les Laurentiens profitent de la place Rodolphe-Rousseau depuis le début de l’été, notamment grâce au piano public et à l’exposition de photos 100 000 horizons de Youssef Shoufan.
L’artiste présidait d’ailleurs la cérémonie d’inauguration de la place, qui a réuni les maires de Saint-Laurent, Montréal et Lethbridge, la ville albertaine qui est jumelée à l’arrondissement, jeudi.
«C’est dans un objectif de développement durable de la communauté et de l’environnement que nous avons choisi de créer cet espace», souligne le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, rappelant le processus de consultation avec les résidents et les commerçants du quartier mis en place dès 2015.
L’administration laurentienne souhaite d’ailleurs que les citoyens s’approprient le lieu et proposent des projets. Elle souhaite également travailler de concert avec les marchands, qui mettront très prochainement sur pied une société de développement commercial (SDC) sur le boulevard Décarie.
«La SDC va prendre en charge la place dès cet automne, en organisant l’Halloween et Noël. L’année prochaine, nous comptons amener beaucoup de culture, avec des concerts notamment», indique le président de Destination Décarie, Berj Merdjanian.
Marché attendu
Les résidents, comme les commerçants, attendent avec impatience que la place s’anime davantage, notamment avec le projet de marché public qui n’est toujours pas ficelé.
«Les vélos musicaux ont attiré beaucoup de monde par exemple, mais nous avons constaté une baisse d’achalandage depuis qu’ils ont été enlevés», note Sofia Vriniotis, qui est propriétaire de Bijoux & Fourrures St-Laurent, tandis que son frère gère Décarie Hot Dog.
En attendant, diverses activités de la programmation culturelle de l’arrondissement se tiendront sur la place. Le projet 100 000 horizons célèbrera sa grande finale, le samedi 26 août, à partir de 12h, tandis que la «tricoteuse du peuple», Ève Marie Langevin, présentera l’œuvre Tricotés serrés, réalisée en collaboration avec le Comité des Organismes Sociaux de Saint-Laurent.
Lethbridge
Alors que ce nouvel espace public voit le jour l’année du 50e anniversaire du jumelage avec la Ville de Lethbridge, les deux municipalités s’offriront mutuellement des œuvres d’art public. Celle de la municipalité albertaine, constituée de deux coyotes de bronze regardant vers l’ouest, sera justement installée sur la place.
«Ce sera un symbole, une connexion invisible entre nos deux communautés, qui rappellera l’histoire de cette longue relation entre nos deux villes», précise le maire de Lethbridge, Chris Spearman. Il espère qu’elle encouragera les Laurentiens à continuer cet échange et à explorer le reste du pays.
Rousseau
L’un des acteurs du jumelage avec Lethbridge, l’ancien conseiller Rodolphe Rousseau, donne son nom à la nouvelle place publique. Élu de Ville Saint-Laurent de 1970 à 1986, il s’est impliqué dans la communauté et de nombreux conseils d’administration.
«Notre famille est touchée par cette reconnaissance, déclare sa fille, Joanne Rousseau. Mon père serait fier que son nom soit associé à une place qui permet aux gens de se rencontrer.»
Le vivre ensemble devrait continuer d’être au cœur de ce lieu. L’organisme VertCité se l’était par exemple approprié pour distribuer gratuitement le fruit des récoltes de ses jardins-écoles cet été. Tous les citoyens peuvent maintenant contacter l’arrondissement pour proposer des idées.
Pour visionner la vidéo de l’inauguration, rendez-vous sur la page Facebook des Nouvelles Saint-Laurent: