Aujourd’hui, c’est triste, contraint et forcé que j’annonce la suspension immédiate des activités de Metro, de tous nos journaux et de nos sites Web communautaires.

 Les médias ont connu des moments difficiles au cours des dernières années, mais Metro a reçu un coup particulièrement dévastateur lorsque le maire de Montréal a annoncé la fin de notre mode de distribution, le Publi-sac.

 Il était évident pour tous ceux qui y prêtaient attention que Metro avait déjà entrepris un virage numérique majeur et significatif et que nous avions investi tout ce que nous avions dans de meilleurs produits éditoriaux et numériques. Nous avons ensuite fait preuve de résilience, accepté de composer avec une situation qui nous a été imposée et décidé que nous allions tout miser sur notre avenir numérique avec la vision d’une information locale forte et pérenne autant pour le marché de Montréal que celui de Québec.

 Il n’en reste pas moins que nous ne pouvions pas subir une perte dévastatrice de nos revenus subitement et suivre une feuille de route numérique ambitieuse et couteuse sans aide financière externe. Nous sommes après tout une petite entreprise sans financement, et la fin prématurée de nos médias imprimés a fait que nous n’avions aucun moyen de financer rapidement notre avenir sans un investissement important.

J’ai donc fait ce que n’importe qui ferait à ma place et j’ai passé la dernière année à frapper à toutes les portes du Québec et du Canada auxquelles je pouvais frapper pour essayer de sauver notre projet et notre entreprise.

Le temps était mon pire ennemi et ce que je craignais est malheureusement arrivé, mais de manière brusque et soudaine.

Le mercredi 9 août de cette semaine, nous avons été avertis que nous ne pouvions plus continuer nos opérations avec effet presque immédiat en raison de l’absence d’un soutien continu des institutions, – Desjardins Culture, le ministre de l’Économie et de l’innovation, Investissement Québec et la SODEC- que nous écoutons et avec lesquels nous échangeons régulièrement et activement au cours des derniers mois. 

La partie étrange et paradoxale de cette histoire est que Metro a non seulement un bilan sain, mais nous avons fait d’énormes sacrifices au cours de la dernière année pour montrer notre engagement envers l’avenir. Nos fournisseurs actuels devraient savoir que Metro a des problèmes de liquidités et que les institutions financières ont peur de financer notre industrie. Facebook n’a certainement pas aidé notre cause au cours du mois dernier. Mais sur papier, je vous assure que je me suis engagé au cours de la dernière année à exploiter une entreprise saine et durable avec un plan d’affaire réaliste et viable.

 Beaucoup d’entre vous sont également au courant que nous avions des plans définitifs pour former une coopérative et être en phase avec notre mission sociale, malheureusement ce projet a été mis sur glace, suite à notre crise de liquidité.

Je suis fier de notre longue histoire (+90 ans dans certains marchés), de qui nous sommes devenus et de qui nous devions devenir. Aux différentes communautés qui font de Montréal ce qu’elle est, merci, vous êtes l’essence de Montréal et nous sommes fiers d’être votre voix. Nous savons que vous êtes sous-représentés au Québec et j’espère sincèrement que quelqu’un comblera le vide évident que nous constatons en tant que lecteurs et employés. Étant l’un des derniers acteurs de l’information locale à Montréal, je peux vous assurer que Montréal a besoin de plus de journalistes, pas de moins.

 Ceux d’entre vous qui me connaissent bien savent qu’écrire ce message est très éprouvant. Non seulement j’aime Montréal, mais j’adore ce que Metro a fait pour cette ville.

 Du fond du cœur, je suis sincèrement désolé de ne pas pouvoir en faire plus.

 Andrew Mule, président et directeur général de Métro Média

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