Un intérim sous surveillance

C’est reparti! La déferlante a recommencé à frapper Montréal. Depuis une semaine, il ne semble pas se passer une journée sans que Michael Appelbaum soit la cible d’allégations. Il aurait magouillé pour l’achat de terrains, mangé avec la mafia pour du financement politique. Bref, loin d’être une nouvelle mouture de maire, il serait atteint d’un mal encore plus important que celui de son prédécesseur.

Michael Appelbaum ne s’est pas fait que des amis en accédant au poste intérimaire de maire de Montréal. On se souvient qu’après avoir accepté les règles du jeu d’Union Montréal pour occuper le poste de Gérald Tremblay, il a largué son équipe pour devenir joueur autonome. Ce qui ne l’a pas empêché de poser des gestes porteurs depuis.

Le choix d’un conseil exécutif arc-en-ciel explique sûrement le fait que les partis d’opposition, Louise Harel et Richard Bergeron en tête, lui ont redonné leur confiance dans la tourmente. Ce geste devrait vouloir dire quelque chose. Particulièrement moins d’un an avant le scrutin. Car il faut se le dire, il serait bien facile de se faire du capital politique dans une période aussi critique.

Il est vrai que, comme citoyen, on ne sait plus qui croire. Le doute est devenu une arme de destruction massive. Il n’en faut pas beaucoup pour que des allégations soient fatales. Pas besoin d’attendre la fin des travaux de la Commission Charbonneau, pas besoin d’être la cible de perquisitions ou encore d’accusations formelles, le doute suffit. Même si Michael Appelbaum a annoncé la formation de l’EPIM (Escouade de protection de l’intégrité de Montréal). Même s’il met sur pied un comité-conseil pour revoir les règles d’attribution de contrats, dirigé par l’ancien président du Conseil du trésor, Jacques Léonard. Même s’il a demandé à Québec d’astreindre les contrats de 100 000 $ aux mêmes règles que ceux de 40 M$. La rumeur le rend vulnérable.

Il demeure suspect, à tort ou à raison. On ne sait plus qui croire et, surtout, si on doit croire quelqu’un. Pourtant, il le faut, car sinon, comment espérer rendre le milieu politique, municipal en particulier, attrayant pour des gens ayant des valeurs et des convictions?

Le maire intérimaire de Montréal doit traverser ce passage obligé. Il doit vite et constamment remettre les pendules à l’heure et demeurer déterminé. Il doit aussi, comme il l’a fait depuis son entrée en fonction, continuer de miser sur la transparence. C’est d’autant plus vrai qu’il est sous surveillance.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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