La Cour pénale internationale est-elle une structure raciste?

Le conflit entre la Cour pénale internationale (CPI) et l’Union africaine (UA) ne date pas d’aujourd’hui, mais c’est la première fois que les échanges se font à fleurets non mouchetés. L’accusation de «chasse raciale» portée contre la CPI par le président de l’UA et le soutien au nouveau président kényan marque peut-être un tournant important dans les relations entre les deux institutions.

L’Union africaine a pris une résolution demandant la clôture de la procédure devant la Cour pénale contre le nouveau président Uhuru Kenyatta,  inculpé de crimes contre l’humanité dans le cadre des violences qui ont été enregistrées en 2007 après les présidentielles.

La sortie du premier ministre éthiopien, qui assure la présidence de l’Union africaine, est dans une certaine mesure justifiée. Depuis sa création la trentaine de cas traités concernent uniquement des dirigeants de l’Ouganda, du Soudan, de la Cote d’ivoire, du Congo, du Mali, de Centrafrique entre autres. «L’objectif était d’éviter toute sorte d’impunité, mais désormais le processus a dégénéré en une sorte de chasse raciale», a-t-il déclaré devant ses collègues lundi.

Loin de moi l’idée de confondre la Cour pénale internationale au Tribunal pénal international. Je pense cependant qu’on ne peut faire l’économie du rapprochement car dire qu’il n’ya que des chefs d’États africains à être jugés par des instances internationales est une demi-vérité. Radovan Karadzic, l’ancien président serbe de Bosnie, a été le premier dirigeant à être inculpé pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.

C’est vrai qu’il s’agit d’un cas unique comparé à une multitude de dirigeants africains poursuivis. Et cela pourrait peut-être légitimer la suspicion de l’Union africaine.

 

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