Pierre Niney incarne le comble de l’élégance, Yves Saint Laurent

L’acteur Pierre Niney incarne Yves Saint Laurent dans le film de Jalil Lespert consacré au créateur de mode, dont la première montréalaise a eu lieu lundi soir. Métro a rencontré le plus jeune pensionnaire de la Comédie-Française, qui ne jure que par le travail.

Quand avez-vous entendu parler d’Yves Saint Laurent pour la première fois?
Quand j’ai eu besoin d’un costard pour un mariage. Tout le monde me disait: «Prends du YSL. C’est ce qu’il y a de plus classe.» Je croyais qu’YSL était une taille. (Rires) Par la suite, j’ai compris que les gens associaient ce nom au comble de l’élégance.

Comment cette aventure a-t-elle commencé?
Jalil Lespert m’a appelé pour me parler de son projet. Tout s’est passé autour d’une bière rue de Rivoli, entre deux répétitions pour la Comédie-Française. Il m’a présenté l’angle choisi, en l’occurrence l’histoire d’amour entre Yves Saint Laurent et Pierre Bergé. Il avait pensé à moi grâce à une photo qu’il avait vue dans un magazine. Pour déconner, j’avais mis des lunettes de vue.

Avez-vous accepté sans ciller de relever le défi?
J’étais très excité par le défi. Ma seule religion, c’est le travail. Il y a eu quatre mois et demi de préparation. Un coach de stylisme m’a appris à faire un drapé, à tenir le tissu, à piquer des épingles… Tous ces petits gestes de la mode. J’avais besoin de ça pour improviser en toute crédibilité. J’ai aussi beaucoup travaillé sur sa voix, qui traduit sa fragilité et sa timidité. Je ne voulais pas passer à côté. Pendant cinq mois, j’ai vécu avec la voix de Saint Laurent dans les oreilles.

«Je ne crois pas aux méthodes toutes faites. J’ai ma méthode et elle n’a pas de méthode. Je m’adapte au réalisateur, au scénario.» – Pierre Niney, qui a rencontré des personnes qui ont été proches d’Yves Saint Laurent pour interpréter celui-ci (sa muse, Betty Catroux, son attachée de presse Dominique Deroche et Pierre Bergé, le conjoint du designer).

Vous l’avez donc joué façon Actors Studio?
Non, car je ne crois pas aux méthodes toutes faites. J’ai ma méthode et elle n’a pas de méthode. Je m’adapte au réalisateur, au scénario. Je me suis beaucoup documenté. J’ai rencontré des personnes qui ont été proches de Saint Laurent, comme sa muse Betty Catroux, son attachée de presse Dominique Deroche et Pierre Bergé évidemment.

Que vous a appris Bergé?
Il m’a parlé de l’humour peu connu de Saint Laurent, qui était introverti en public et super extraverti devant ses amis. Il m’a également parlé de sa part d’ombre, de son égoïsme. Saint Laurent était à la fois génial et maniacodépressif. Bergé a abordé tous ces sujets avec élégance.

Appréhendiez-vous certaines scènes intimes avec Guillaume Gallienne [qui incarne Pierre Bergé]?
Ça m’a aidé de bien m’entendre avec Guillaume pour jouer quelque chose de si intime. On a beaucoup travaillé sur les personnages afin de ne penser qu’à l’histoire au moment de tourner. On voulait faire croire aux baisers fougueux.

Considérez-vous le second film sur YSL, que réalise Bertrand Bonello [et dont la date de sortie n’est pas encore fixée au Québec], comme un concurrent?
Je le vois comme une autre interprétation du destin de Saint Laurent. Sa vie est assez riche pour engendrer plusieurs points de vue. Ça va être deux films si différents qu’il n’y aura pas de concurrence.

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Yves Saint Laurent
En salle dès vendredi