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Un regard humain sur la mobilité des handicapés

Aube Savard, idéatrice et animatrice de la série Accessible ou non? Photo: Gracieuseté/MAtv

Se déplacer aujourd’hui à Montréal relève d’un parcours du combattant pour les personnes vivant avec un handicap, selon la résidente de Mercier-Ouest Aube Savard. Étant elle-même concernée par la problématique, elle tire la sonnette d’alarme grâce au soutien du réseau de télévision communautaire MAtv qui lui a permis de réaliser la série Accessible ou non?.

«Dans la série, il y a des rencontres avec les personnes handicapées pour essayer de toucher les gens pour qu’on comprenne c’est quoi ces difficultés d’accessibilité? Comment elles se concrétisent tous les jours dans la vie de ces gens-là?», rapporte Mme Savard.

Son objectif est aussi de montrer qu’il y a des pistes de solutions pour améliorer l’accessibilité. Elle a alors donné également la parole aux spécialistes œuvrant dans le domaine. L’idée de consacrer une série à la mobilité des personnes handicapées lui a été inspirée par sa propre situation.

Dans la vie courante, elle se déplace à l’aide de béquilles, mais durant ses voyages elle utilise un fauteuil roulant ou un quadriporteur. Elle s’est ainsi confrontée aux difficultés d’accessibilité. Sa conclusion est que sur le plan de la mobilité, tout escalier constitue un obstacle pour une personne qui se déplace en fauteuil roulant, en triporteur ou en quadriporteur. Même une marche est synonyme d’embuche.

«Ça fait que dans le quotidien, les stations de métro sont loin encore d’être toutes accessibles. Donc il y a une partie du réseau à laquelle les personnes handicapées n’ont pas accès», déplore celle qui est aussi responsable du service des communications d’un organisme à but non lucratif.

La mobilité scrutée à la loupe

Dans la série composée de six épisodes tous diffusés sur MAtv, Aube Savard a décortiqué la problématique sous différents angles: déficience motrice au niveau architectural, déficience auditive, trisomie 21, trouble du spectre de l’autisme et cécité n’ont pas échappé à l’objectif de sa caméra.

L’animatrice a bien aimé l’expérience. «Je suis très contente que MAtv ait fait preuve d’ouverture non seulement par rapport à un projet comme celui-là qui n’est pas nécessairement sexy aux yeux de tout le monde, mais aussi par rapport au fait que ce soit moi qui anime, qui suis aussi une personne handicapée», souligne-t-elle. Elle ajoute qu’on voit rarement les personnes handicapées dans les médias et espère que son cas va inspirer d’autres médias.

De son côté, la station de télévision se dit consciente d’avoir porté un regard humain sur un sujet préoccupant, tout en le démystifiant.

L’un des motifs de satisfaction de Mme Savard réside dans la réaction des téléspectacteurs.

«Ils sont très heureux que ce ne soit pas misérabiliste, ils ne voulaient avoir des super héros non plus. Je voulais représenter l’ensemble de la population handicapée. Les gens sont heureux de cet aspect, ils ont dit qu’ils ont beaucoup aimé», se réjouit Mme Savard.

Les épisodes sont disponibles sur le site de MAtv à bit.ly/3xCve4M.

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