Le maire d’Outremont réclame un poste de quartier

Photo: iStock

Deux événements tragiques survenus au cours des dernières semaines à Outremont ont fait ressurgir un sentiment d’insécurité au sein de la population. Pour remédier à la situation, le maire de l’arrondissement, Laurent Desbois, prône le retour d’un poste de police de quartier (PDQ) sur le territoire. Il annonce en primeur à Métro qu’il a l’intention de déposer une motion en ce sens lors du prochain conseil d’arrondissement, le 7 décembre.

Le 6 novembre, un jeune homme de 19 ans été poignardé à mort aux abords du parc John F.-Kennedy, sur l’avenue Ducharme, créant tout un émoi dans le secteur. Dix jours plus tard, dans l’après-midi du 16 novembre, un délit de fuite impliquant un automobiliste et un bambin d’un an est survenu à l’angle des rues Lajoie et Bloomfield. Le bambin a survécu, mais la vidéo de l’accident qui circule sur les réseaux sociaux montre bien la violence de l’impact. Et Mayer Feig, premier répondant pour l’organisme d’Hatxoloh Montreal, a affirmé à Métro qu’il avait fallu près d’une heure aux policiers pour arriver sur les lieux.

Des citoyens inquiets

Vincent Moret, qui réside à Outremont depuis 13 ans, confirme à Métro que les citoyens sont devenus très craintifs. «Avec un groupe d’amis, nous jouons à la pétanque en soirée et, vers 21h30, des jeunes envahissent le parc [John F.-Kennedy]. Et ce n’est pas surprenant, car il n’y a plus de policiers. Nous ne les voyons pratiquement jamais», affirme-t-il.

Francine Lavoie, qui habite tout près de l’intersection des rues Lajoie et Bloomfield depuis 10 ans, se dit quant à elle très préoccupée par la sécurité. «Quelques semaines [avant le 16 novembre], un enfant a été frappé dans une ruelle. Le problème, c’est qu’il n’y a aucune surveillance policière, alors les automobilistes savent qu’ils n’auront aucune contravention. Ils se croient alors tout permis», déplore-t-elle.

«Lors de nos séances du conseil d’arrondissement, nous sommes constamment interpellés au sujet du sentiment de sécurité et des inquiétudes de plusieurs citoyens, rappelle quant à lui le maire d’arrondissement, Laurent Desbois. Les gens mentionnent qu’il y a moins de présence policière qu’auparavant et qu’ils ont le sentiment qu’il n’existe plus de lien de proximité entre les policiers et les citoyens.»

La fusion des PDQ pointée du doigt

Le territoire d’Outremont est desservi par le poste de quartier (PDQ) 26 du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), qui dessert également Côte-des-Neiges et Mont-Royal et qui a pignon sur rue au 7404, avenue Mountain Sights, près de la rue Jean-Talon Ouest et de la station de métro Namur. Il est né de la fusion du PDQ 24 – qui se trouvait à Outremont – et du PDQ 26 au sein d’une même unité, le 14 janvier 2019.

Laurent Desbois croit que la disparition du PDQ 24 à Outremont n’a pas été une bonne idée. «La fusion est arrivée sous l’ancienne administration d’Outremont, alors dirigée par Philipe Tomlinson», explique le maire, ajoutant qu’un moratoire sur la fusion des PDQ existe maintenant depuis 2020. La dernière fusion de PDQ a en effet été réalisée dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension en 2020.

Selon Ensemble Montréal, formation politique du maire Desbois, le SPVM aurait tenté de convaincre le comité exécutif en 2018 de procéder à la fusion de huit PDQ: ceux de Pierrefonds (3) et de Dollard-des-Ormeaux (4); ceux d’Ahuntsic (27) et de Cartierville (10); ceux d’Anjou (46) et de Saint-Léonard (42); ainsi que ceux de Rivière-des-Prairies (45) et de Pointe-aux-Trembles (49).

Meilleure performance organisationnelle, promettait le SPVM

Au moment d’écrire ces lignes, le SPVM n’avait pas retourné les appels de Métro. Le Service de police indiquait toutefois sur son site web, au moment de la fusion des PDQ 24 et 26, que cette intégration visait «une meilleure performance organisationnelle et une plus grande robustesse des équipes de travail».

«Le PDQ 26 aura également une plus grande capacité de patrouille à pied, à vélo et en véhicule pour faire face aux défis et aux enjeux émergents du SPVM en matière pénale, de criminalité et de sécurité routière, ajoutait-on. […] Par ailleurs, deux lieutenants seront assignés respectivement aux secteurs d’Outremont, de Mont-Royal et de Côte-des-Neiges. Agents de quartier en sécurité routière, agents sociocommunautaires, conseillère en concertation civile et patrouilleurs à pied: le personnel de soutien des deux PDQ conservera les mêmes responsabilités géographiques. Ainsi, ces employés continueront à assurer un lien étroit avec les communautés et les partenaires qu’ils servent actuellement.»

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