Requiem pour le corail

HONOLULU, HI - JANUARY 15: A school of fish pass over a coral reef at Hanauma Bay on January 15, 2005 in Honolulu, Hawaii. Many coral reefs are dying from water pollution (from sewage and agricultural runoff), dredging off the coast, careless collecting of coral specimens, and sedimentation. (Photo by Donald Miralle/Getty Images) Photo: Getty Images

Les océans se réchauffent et deviennent de gigantesques dépôts de CO2, la ritournelle est bien connue. Ce qui l’est moins, cependant, c’est la manière dont cette pollution affecte les organismes vivants qui font de l’eau leur demeure.

Je ne sais pas pour vous, mais ces problèmes climatiques m’apparaissent souvent trop grands pour que je puisse en prendre la pleine mesure, depuis ma petite échelle humaine. Or, la Queensland University of Technology (QUT), située à Brisbane, en Australie, vient de rendre un grand service à tous ceux et toutes celles qui, comme moi, sont préoccupés par l’état de notre planète, sans comprendre l’impact de son réchauffement à hauteur d’homme.

Une équipe de chercheurs de la-dite université a en effet réussi à filmer le blanchiment du corail provoqué par le réchauffement des eaux. L’idée était fort simple : reproduire à l’identique l’environnement naturel du corail dans un aquarium, et augmenter progressivement le thermostat. On voit alors que le corail, loin d’apprécier son bain de chaleur, suffoque et étouffe – littéralement.

Pour ventiler, le corail expulse des volutes d’algues, alors que celles-ci forment la base de leur alimentation – et rendent leur robe si chatoyante. Le processus fonctionne et peut même être bénéfique, puisqu’il permet de renouveler le «régime» de la bestiole. Le hic, parce qu’il en faut bien un, c’est que le corail, à force d’expulser pour retrouver une température propice au développement de sa diète, finit par mourir de faim. Aussi bête que ça.

Dans la vidéo produite par l’équipe de la QUT, on observe le corail devenir lentement, mais sûrement, fantomatique, à force de vomir sa nourriture et de suffoquer. Le spectacle est assez navrant, surtout lorsque nous nous rappelons que cet animal, si essentiel à l’équilibre des fonds marins, se meurt à peu près partout. La grande barrière de corail d’Australie, pour ne donner que l’exemple le plus probant et tragique, est affecté à 93 % par ce phénomène de blanchiment.

Pour ajouter à l’expérience, Métro conseille d’écouter la vidéo avec un fond sonore de circonstance. On n’a pas détesté la visionner avec Mozart, toujours aussi hollywoodien, même 260 ans après sa mort. Son requiem en do mineur, celui connu sous le nom de Lacrimosa, n’est pas piqué des vers.

Voici l’agonie d’un corail :

Et voici le fond sonore qui l’accompagne:

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