Comment «L’insolente linguiste» ajoute sa touche humoristique aux débats linguistiques

Photo: Crédit photo: Facebook

Anne-Marie Beaudoin-Bégin, c’est «L’insolente linguiste». Linguiste et prof de français, elle se permet d’écrire «faque», de sacrer et de ne pas mettre le «ne» de négation dans ses phrases. L’insolente linguiste est rebelle à ce point-là!

Sur sa page Facebook, qui ne cesse d’accueillir de nouveaux abonnés quotidiennement, elle se donne pour mission de démocratiser la linguistique ainsi que d’en démystifier ses plus mystérieux secrets. Tout ça, avec beaucoup d’humour et… d’insolence!

D’où vient le surnom «d’insolente linguiste»?
À l’automne 2015, j’ai participé à une table ronde sur la qualité du français. Pendant que je répondais à une question d’une madame du public, elle s’est mise à ne pas être d’accord avec moi. J’ai un peu haussé le ton, j’imagine. C’est pourquoi un monsieur s’est levé dans la salle et m’a dit «vous avez trop de savoir, vous êtes insolente, madame!». C’était très théâtral. Quand je me cherchais un nom pour ma page, j’ai repensé à ça!

Quel est le but de la page de «L’insolente linguiste»?
Quand j’ai vu les vidéos très populaires de Solange te parle, qui comparait le français québécois au français de France, je me suis dit que quelqu’un devait répondre à ça. J’ai vu à quel point ça pognait son affaire, et je me suis dit qu’un linguiste devrait sauter là-dessus et dire les vraies affaires.

insolente linguiste

À quoi ressemble un de vos billets de blogue?
J’explique des phénomènes historiques, des règles, des trucs inusités sur la langue. Je mets en évidence des failles d’ouvrages de référence. Je fais exprès pour prendre un langage plus familier. Je fais tout ce que les puristes n’aiment pas.

Pourquoi avoir choisi le web, vous qui au départ avez écrit un livre?
Je vais bientôt me mettre à faire des capsules vidéo sur YouTube, mais je ne me sentais pas prête sur le web. Je me suis dit que je pourrais tâter le terrain sur Facebook, voir comment ça se passait. Et finalement, ça marche! En plus, on peut se donner un «branding» sur le web. Grâce à mon titre de blogue, je peux me permettre de jouer un rôle, d’en mettre un peu plus.

Comment expliquer le succès de «L’insolente linguiste»?
La question linguiste est une question épidermique au Québec. Le discours sur la langue est univoque. J’ai l’impression, et je dis ça en toute modestie, que j’arrive juste au bon moment pour boucher un trou. Je reproche à la linguistique le manque de vulgarisation. Les gens vont étudier la langue, ils vont critiquer la manière dont la langue est parlée, mais ils ne vont rien faire.

insolente linguiste

Quels sont vos projets?
Je suis en train d’écrire un deuxième livre qui devrait paraître d’ici la fin de l’été 2016. Sinon, je fais beaucoup de conférences et j’enseigne toujours le français. Si je pouvais vivre de mon blogue, du web, j’aimerais ça. Ce que j’aimerais vraiment, c’est que les médias pensent à moi lorsqu’ils ont un sujet sur la linguistique et qu’ils m’invitent à commenter. Marier les communications et la linguistique, j’aimerais ça.

Votre coup de cœur web?
C’est un ami à moi, un Français. Son blogue se nomme Linguisticae. Il fait de la vulgarisation aussi, il parle du français de France, mais aussi du français québécois.

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