Décès de Shimon Peres: la paix aura-t-elle lieu un jour au Moyen-Orient?

Members of the Knesset guard carry the coffin of former Israeli President Shimon Peres at the Knesset plaza in Jerusalem, Thursday, Sept. 29, 2016. Peres died early Wednesday from complications from a stroke. He was 93. (AP Photo/Oded Balilty) Photo: AP

Avec le décès de Shimon Peres, dernier survivant des trois lauréats du prix Nobel de la paix de 1994, faut-il faire le deuil d’une paix au Moyen-Orient?

23 ans après la signature des accords d’Oslo, en 1993, et ces poignées de main de l’espoir entre Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, le peuple palestinien ne dispose pas encore d’un vrai pays pour y vivre dans la dignité.

J’abhorre les théories du complot, mais, nonobstant ces poignées de main de 1993, comment ne pas voir dans ce curieux enchaînement d’événements douteux qui frappent constamment le Moyen-Orient un puzzle soigneusement dessiné, avant d’être découpé en mille morceaux?

Comment ne pas être abasourdi par le destin tragique de l’Irak qui a été méthodiquement saigné par une décennie d’embargo? Ce pays arabo-musulman a pourtant été lourdement militarisé, surtout par l’Occident, pour contrer l’Iran des mollahs. Mais il a fini par être envahi et détruit en quelques semaines, avant d’être démantelé et offert sur un plateau d’argent aux chiites.

Comment ne pas s’étonner de voir l’Iran ressuscité après sa longue guerre contre l’Irak?

Ce maître des chiites a été soigneusement mis à genou par l’embargo des Américains pour défendre Israël. Pourtant, il s’est métamorphosé, du jour au lendemain, pour imposer son agenda aux sunnites et au monde entier. Et pourquoi ce même Iran bombe-t-il son torse utilement à la frontière de l’État hébreu tout en massacrant ailleurs d’autres musulmans, les sunnites? Et que penser de la mainmise par Téhéran sur les champs de bataille de la région, au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen?

Comment garder la foi en voyant la Syrie s’embrasser comme une traînée de poudre, avant de sombrer dans une guerre civile? À qui profite cette relance de la guerre entre les sunnites et les chiites? Et pourquoi l’Irak et la Syrie ont-ils été ainsi livrés en pâture à ce qui allait devenir Daech?

Justement, comment ne pas être étourdi par la facilité avec laquelle Daech a été créé de toutes pièces en un temps record? Une nébuleuse dont ceux qui allaient devenir son haut commandement ont été curieusement emprisonnés dans le Camp Bucca, l’une des geôles des Américains en Irak, avant d’en être libérés presque en même temps! Comment ses transfuges du terrorisme ont-ils pu ainsi lever une armée rapidement pour cueillir allègrement des pans entiers des territoires irakien et syrien, les uns après les autres, avec une facilité déconcertante?

Comment gober la tentative avortée de coup d’État militaire de l’été dernier en Turquie où des soldats ont osé tirer à l’artillerie lourde sur leurs compatriotes, des civils désarmés, pour déposer un gouvernement démocratiquement élu? N’était-ce pas un remake bien huilé du putsch de 2013 qui a renversé le président égyptien, Mohamed Morsi, l’un des rares chefs d’État élus démocratiquement dans la région? À qui profite ce grand désordre-là?

Il est plus facile de mettre le tout sur le seul dos des musulmans, mais, pendant ce temps-là, les Palestiniens survivent toujours dans une prison à ciel ouvert!

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