Yes, no, toaster

En arrivant au Québec, comme tout bon Français qui se respecte, j’étais assez mauvais en anglais. Conscient que cela portait préjudice à ma recherche d’emploi, j’ai tenté le tout pour le tout! J’ai appris par cœur à répondre à une question fréquemment posée par un recruteur qui teste votre anglais : «How is your English?»

Ma réponse était assez longue et élaborée pour convaincre mon interlocuteur du premier coup. Bingo, mon discours l’ayant rassuré sur mon niveau d’anglais, nous sommes repassés au français et j’ai eu le poste. Quelques semaines plus tard, alors que j’occupais mes fonctions, mon superviseur m’a écouté converser avec un client anglophone et m’a fait remarquer par la suite que mon anglais n’était pas terrible. J’ai alors rétorqué que c’était pourtant lui qui m’avait évalué lors de mon entrevue…

Je l’ai peut-être «remis à sa place», mais ne vous y trompez pas, si je n’avais pas rapidement amélioré mon anglais, c’est lui qui m’aurait «démis de ma place». Avec raison, car à Montréal le bilinguisme est de mise. Le cas des cadres anglophones à la Caisse de dépôt en est un exemple, bien que le contexte international de l’entreprise doive également impliquer l’inverse.

Comme «101» raisons font de la langue un sujet sensible, je ne ferai pas de favoritisme; il est tout simplement inacceptable d’être unilingue francophone ou anglophone à Montréal. Les recruteurs vous le confirmeront, si vous ne maitrisez pas les deux langues officielles de manière acceptable, vous manquerez 90 % des opportunités professionnelles.

J’ai dernièrement eu une conversation téléphonique avec une candidate potentielle. Tout allait pour le mieux et elle répondait à tous mes critères. J’étais déjà tout excité à l’idée de la rencontrer quand juste avant de raccrocher elle me dit : «Au fait, je ne parle pas un mot d’anglais.» Que pensez-vous que j’ai fait? J’ai annulé notre rencontre, car je ne pouvais pas l’aider. C’est aussi simple que ça!

Heureusement, il n’est pas toujours nécessaire d’être bilingue. Un niveau fonctionnel dans votre seconde langue suffit déjà à ouvrir de nombreuses portes. Le problème des gens qui parlent moyennement l’anglais n’est d’ailleurs pas les fautes de grammaire, mais plutôt leur gêne à parler avec assurance. Quand vous parlez anglais en entrevue, ne revenez jamais au français tant qu’on ne vous y a pas invité. Lancez-vous, oubliez les erreurs. Le but n’est pas de rivaliser avec Shakespeare, mais de se faire comprendre. 

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