Les 100 premiers jours

Au cours de la dernière campagne électorale, le Parti québécois a marqué l’imaginaire en prenant des engagements devant se réaliser dans les trois premiers mois de son mandat. On comprend qu’on voulait donner le ton. Voilà 100 jours que le PQ a pris le pouvoir, en étant minoritaire, certes, mais au pouvoir tout de même. Depuis le 4 septembre, Pauline Marois a gouverné de tempête en tempête. À un point tel qu’on finit par en oublier les éclaircies.

On doit dire qu’on a rapidement enclenché l’abrogation de la loi 78, le gel des droits de scolarité universitaires, les élections à date fixe, le financement des partis politiques ou encore le projet de loi sur l’intégrité.

Toutefois, le gouvernement a déçu, ne tenant pas certaines promesses importantes. On pense particulièrement à la taxe santé qui n’a pas été abolie pour l’ensemble des électeurs, l’abolition du Fonds des générations, la hausse du bloc patrimonial ou encore la langue française. Pauline Marois a décidé de ne pas ouvrir un nouveau front. Malgré ses affirmations au lendemain de sa victoire, le projet de loi 101 déposé cette semaine ne va pas aussi loin que le prévoyaient les engagements du PQ.

Mais au-delà des engagements réalisés ou brisés, ce qui a particulièrement marqué les 100 premiers jours du gouvernement Marois, ce sont les tempêtes politiques. Retenons d’abord l’affaire Breton, qui a débuté par son incursion au BAPE et qui s’est terminée par une démission pour une affaire personnelle.

Ultimement, c’est la nomination d’André Boisclair qui risque de troubler le plan de match de la première ministre et de laisser des traces. La cachette entourant la nomination de l’ancien chef comme sous-ministre adjoint ternit la volonté de transparence affichée par Mme Marois.

Cette mauvaise décision, combinée au cafouillage de Jean-François Lisée et au recul à la suite des pressions, risque de devenir le symbole de ce qui dérange dans ce gouvernement. Elle donne prise à tous ceux qui veulent coller au PQ l’image d’un parti qui improvise, qui manque de cohérence et qui, maintenant, recule.

Mme Marois a beau dire qu’il y a de la sagesse à écouter les critiques, l’addition finit par marquer.

Pas facile de gouverner en eaux minoritaires, il faut trouver son modèle. Stephen Harper a utilisé un style autoritaire, l’attitude du «vous êtes avec moi ou contre moi» et la position des partis d’opposition lui ont permis d’honorer plusieurs de ses engagements. Le style Charest a été différent. Métissant ses engagements avec ceux proposés par les partis d’opposition, il a convaincu la population qu’il pouvait être à l’écoute et reprendre l’initiative. L’électorat lui a d’ailleurs donné un mandat majoritaire en 2008. Après 100 jours, Pauline Marois semble encore chercher son style…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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