Humeur pré-électorale
L’élection du 3 novembre est encore loin et l’humeur électorale le reflète bien. Malgré la présence de Denis Coderre, maintenant officiellement sur les rangs, il y a encore beaucoup de volatilité. Le «nouveau» venu ne comble pas tous les désirs des Montréalais.
Le sondage CROP-La Presse publié cette semaine met en lumière que les citoyens de Montréal sont satisfaits de l’arrangement post-démission du maire Tremblay. La coalition répondrait aux besoins de la majorité de la population. Est-ce parce qu’elle pense tirer le meilleur de tous les partis politiques en présence? Chose certaine, les citoyens semblent aimer la formule.
Denis Coderre a tardé à annoncer sa candidature. Cela a été néfaste. Il a laissé ses détracteurs dire qu’il voulait jouer sur tous les tableaux ou encore conserver son salaire de député le plus longtemps possible. Cela explique sans doute qu’aujourd’hui, toujours favori, il recueille moins d’appuis qu’en septembre dernier. L’engouement s’est étiolé.
Lui qui réfléchissait encore à se porter candidat indépendant en novembre dernier a opté pour un mode alternatif. Il souhaite que «l’Équipe Denis Coderre s’impose (…) comme un pôle de ralliement pour toutes celles et tous ceux qui croient en Montréal et désirent travailler à rebâtir sa réputation et à relancer son progrès». Il fait ainsi preuve d’un peu d’audace.
Il faut dire qu’on a peu d’attachement pour les partis politiques municipaux qui peinent à survivre à leur chef. On n’a qu’à penser au Parti civique du maire Drapeau, au Rassemblement des citoyens de Montréal (RCM) du maire Doré ou, dans un contexte tout autre, au sort réservé à Union Montréal, qui vient tout juste de se saborder.
Pour sa part, Michael Appelbaum se retrouve face à un grand dilemme. Lui qui a juré et répété qu’on ne le reverrait plus à la mairie figure comme bon deuxième dans la liste des candidats potentiels. Différents choix s’offrent à lui, dont celui de céder à l’appel des sirènes ou encore de poursuivre le modèle et de s’allier avec d’autres joueurs pour faire partie d’une offre coalisée. Pour ne pas se faire accuser de renier sa parole, il a tout intérêt à se concentrer sur la deuxième option.
Louise Harel a par le passé fait preuve de beaucoup de résilience. Elle aura d’abord le défi de maintenir la cohésion de son équipe. Richard Bergeron devra quant à lui montrer qu’il peut élargir sa base traditionnelle.
Denis Coderre a enfin sauté dans l’arène. Son striptease aura duré plus d’un an… et pendant ce temps, il a perdu des plumes. Il présente maintenant une vision qui peut susciter l’intérêt, mais au sujet de laquelle beaucoup de questions demeurent. À plusieurs mois des élections, cela veut aussi dire que rien n’est joué et que les Montréalais peuvent espérer avoir un véritable débat sur leur avenir.
Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.