Résolu et FSC: un bouc émissaire est toujours préférable à la vérité
Sans même le savoir, vous connaissez probablement, ne serait-ce qu’un peu, la norme de certification forestière FSC (pour Forest Stewardship Council). Pourquoi?
Parce que cette norme, instituée ici au Canada en 1993, est devenue une norme internationale utilisée dans plus de 80 pays et par des centaines d’entreprises partout dans le monde.
Parce que la plupart des factures que vous recevez à la maison (électricité, téléphone, gaz, etc.) sont imprimées sur du papier certifié FSC.
Et finalement, peut-être aussi parce qu’IKEA, pour ne nommer que cette entreprise, a fait imprimer la totalité de ses catalogues en 2015, soit 217 millions de copies en 32 langues, distribuées dans 47 pays, sur du papier FSC.
Vous vous demandez peut-être: «Ça mange quoi en hiver, la certification FSC»?
À la suite de la Conférence de Rio en 1992, plusieurs acteurs du monde forestier, soit des entreprises forestières et des compagnies œuvrant dans le domaine des pâtes et papiers, des syndicats, des groupes écologistes ainsi que plusieurs nations autochtones se sont regroupés afin de mettre sur pied une organisation qui verrait à établir des normes supérieures à celles qui avaient cours dans plusieurs provinces canadiennes et États américains. C’est dans ce contexte qu’est né le FSC.
Il s’agit donc d’un partenariat où l’industrie, les groupes écolos, les Premières Nations et les syndicats travaillent ensemble à élaborer des normes et voient ensuite à ce qu’elles soient respectées. Son conseil d’administration est composé de représentants de chacun des secteurs (soit dit en passant, bien que Greenpeace, comme Résolu, soit membre de FSC, il ne siège même pas au C.A.).
Pourquoi Résolu a-t-elle perdu sa certification FSC presque partout, au Québec comme en Ontario? Ce n’est certainement pas à cause de «Greenpeace et des intellectuels»!
Comme nous l’apprenait le journal La Presse hier, il semble bien que le maire Tremblay de Saguenay ait été en mission commandée par le PDG de Résolu, qui préférait de toute évidence trouver un bouc émissaire pour justifier la fermeture de l’usine d’Alma plutôt que de dire la vérité. Et cette vérité, c’est que la fermeture de cette usine n’a rien à voir avec Greenpeace ni avec les intellos, et encore moins avec la norme FSC.
Si Résolu, comme d’autres entreprises forestières telles Domtar ou Tembec, avait pris ses responsabilités quant à sa certification, la situation serait bien différente aujourd’hui.