Créer une entreprise en une semaine
Le Défi Start-up 7 Les Affaires consiste à démarrer une entreprise en 7 jours avec 700$. L’origine de cette idée vient d’une même expérience réalisée par Julien Brault, journaliste au journal Les Affaires qui a relevé le défi cet été. Le journal a ensuite décidé de pousser le concept plus loin en proposant aux entrepreneurs en herbe de tenter l’expérience. Quelque 200 participants se sont inscrits avec le rêve et la détermination de démarrer une entreprise. Le défi s’est déroulé du 2 au 8 novembre.
Un objectif à atteindre par jour
Ce que je propose, c’est Mix Match Pro, une plateforme de jumelage de compétences et de valeurs, à la demande, de façon ponctuelle.
Afin de réaliser le défi, je me suis fixé des objectifs au quotidien en focalisant sur le livrable: validation des besoins du marché/preuve de concept, page web (landing page) et vidéo de pitch. Je n’ai pas utilisé mon temps pour développer une plateforme complète, ce n’est pas requis à cette étape-ci.
Étape 1 – Validation de marché
La validation de marché, c’est une étape cruciale dans la vie d’une entreprise. Le premier jour, j’ai repéré et analysé sommairement la compétition, ressortant les forces et faiblesses de chacun, autant dans l’expérience utilisateur que dans la monétisation. J’avais une meilleure idée de ce qui existait afin de composer mon sondage. J’ai aussi réalisé des entrevues avec des pigistes de différents domaines pour mieux comprendre leurs besoins, mieux cerner les éléments irritants et les lacunes qui viennent avec leur choix de vie professionnel. J’ai monté un questionnaire très complet qui me permettait non seulement de valider le concept, mais aussi de connaître les types de compétences les plus en demande ou encore les tarifs que les gens seraient prêts à payer. J’ai fait valider auprès d’un de mes coachs. En effet, j’ai identifié trois personnes-clé dans mon réseau afin de me coacher. Ces trois personnes me sont d’une aide précieuse et permettent de me valider en cours de route et sont un soutien moral inestimable.
Pour la collecte, j’ai fait circuler un sondage dans mon réseau personnel sur mes différentes plateformes sociales. J’ai également ciblé des regroupements qui correspondent à mon marché-cible: entrepreneurs, travailleurs autonomes/pigistes, start-ups, petites PME. À terme, ce sont un peu moins de 150 répondants qui m’ont permis de cibler les besoins et qui ont été très généreux dans leurs commentaires.
Étape 2 – Image de marque et propriétés web
Alors là, ce ne fut pas évident. je souhaitais trouver un nom bilingue, qui résonne autant en français qu’en anglais. Chaque fois que j’avais une idée en tête, j’allais vérifier la disponibilité du nom de domaine. Les «.com» disponibles ne sont pas légion! J’ai dû vérifier pas moins de 25 noms. Ensuite, je vérifiais si les comptes de médias sociaux étaient disponibles. Finalement, j’allais jeter un coup d’oeil du côté du Registre des entreprises au provincial et de la base de données des marques de commerce au fédéral.
Ce qui s’ensuit, c’est toute une série de créations de comptes, de transactions en ligne, d’une multitude d’onglets ouverts. En une journée, j’ai analysé les premiers résultats de sondage, trouvé mon nom de compagnie, réservé mon nom de domaine, configuré mon site web, réservé mes comptes médias sociaux, configuré une adresse courriel et créé mon logo. À plusieurs reprises, j’ai pensé faire appel à ma plateforme car je ne suis pas la personne la plus compétente pour exécuter toutes ces tâches!
Étape 3 – Le pitch
Le pitch de présentation est l’élément le plus important. En une minute, les entrepreneurs doivent convaincre le jury que leur idée est non seulement bonne, mais qu’il y a une clientèle prête à se procurer le bien ou le service. Les vidéos devaient être déposés sur YouTube au plus tard à 23h59 le 8 novembre. Le contenu du vidéo était donc plus important que le contenant.
Une semaine haute en émotions et en intensité
Lorsque je me suis lancée le défi de participer à cette compétition, j’ai pris trois jours de congé au travail, afin de me consacrer au démarrage de mon entreprise. J’avais anticipé l’énergie que ça prendrait, l’adrénaline que ça créerait, l’état d’esprit dans lequel je serais. Cependant, je n’avais pas prévu qu’il y aurait de la mortalité dans ma famille qui m’amènerait à me déplacer 500 km plus loin, avec un mixed-feelings émotif. Je n’avais pas prévu qu’il y aurait un soir où je serais complètement figée, sachant très bien ce que j’ai à faire, mais que mon corps n’arrive pas à s’exécuter. Cette semaine, je me suis nourrie de façon aléatoire, allant même jusqu’à oublier de manger parfois. Je n’ai pas plié la lessive ni rangé la vaisselle. Je pensais bien naïvement que toutes mes tâches du quotidien allaient se faire toutes seules, comme par enchantement. Entreprise ou non, mon fils a encore besoin d’être nourri, lavé, logé, transporté, écouté et aimé.
Somme toute, j’ai adoré l’expérience. Le fait que plusieurs personnes soient dans le même bateau en même temps, dans un réseau commun amenait une énergie contagieuse. Les échanges et l’entraide ont été salutaires. Je ne remercierai jamais assez tous ceux qui m’ont encouragée dans cette aventure: ma famille, mes amis, mes coachs, des connaissances, j’ai senti votre présence toute la semaine. Je ne pensais pas que j’avais la fibre entrepreneuriale. Cette semaine m’a convaincue. Je vais poursuivre le développement de mon entreprise, avec passion et conviction. Pour inspirer d’autres femmes à se partir en affaires, même dans des secteurs traditionnellement plus masculins.