Les attentats de Paris sur les médias sociaux : Du beau dans le chaos
Vendredi 13 novembre. J’assiste à une présentation d’un conférencier parisien, présent à Montréal pour l’occasion. Au même moment, une première alerte de nouvelles s’affiche sur mon téléphone, annonçant une fusillade à Paris, avec morts et blessés. Je suis sous le choc… Je n’ose pas en parler durant la présentation.
Vendredi 13 novembre. Je suis avec une amie pour l’apéro. Toutes les 10 minutes, mes alertes de nouvelles annonçant de plus en plus de blessés, de plus en plus de morts. Pas besoin de tendre l’oreille pour capter que nos voisins de table parlent eux aussi des attentats de Paris. Chacune se met à penser aux gens que nous connaissons qui sont à Paris en ce moment. Premier réflexe: ouvrir nos applications sociales pour prendre des nouvelles.
Le contrôle d’absence de danger de Facebook
Facebook a récemment déployé une fonctionnalité de contrôle d’absence de danger qui permet de communiquer avec ses amis et les rassurer en cas de catastrophe. Nous avions vu cette fonctionnalité lors de tremblements de terre, de tsunamis ou d’autres catastrophes naturelles. Mais elle avait eu peu d’écho ici, le Canada étant plutôt éloigné géographiquement des zones habituellement à risque. Vendredi, Facebook a déclaré les attaques de Paris comme une situation de danger. On salue cette initiative du plus grand réseau social au monde que biens des gens utilisent comme premier réflexe pour entrer en contact avec leurs amis, leur famille, leurs connaissances. Avouons-le, on aime Facebook dans ces situations. À la suite d’une mauvaise manoeuvre, j’ai indiqué qu’une personne était en sécurité, alors que je n’en savais rien. Malheureusement, je ne pouvais pas éditer ma manoeuvre.
Je salue aussi l’initiative de Facebook, qui a partagé et commandité une publication de la Ville de Paris donnant le numéro d’urgence à contacter.
Si vous désirez démontrer votre compassion ou votre soutien aux Parisiens et aux cousins français, vous pouvez modifier votre photo de profil sur Facebook. Pour ce faire, rendez-vous simplement sur la photo de profil d’un de vos amis qui a déjà exécuté l’opération et cliquez sur le bouton vous proposant de personnaliser votre photo de profil.
#PorteOuverte : Mouvement de solidarité sur Twitter
En cas d’incident, Twitter est souvent le premier réseau social à s’animer. #PrayForParis, #ParisAttacks, #JeSuisParis: vendredi soir ne faisait pas exception. Dans toute cette atrocité s’est initié un mouvement de solidarité, celui de #PorteOuverte. De nombreux Parisiens ont offert l’hospitalité à leurs concitoyens confinés dans les périmètres de sécurité. Plus de 600 000 tweets ont été publiés sur Twitter.
Ceux qui peuvent ouvrir leurs portes, géolocalisez vos tweets + #PorteOuverte pour indiquer les lieux sûrs. #fusillade #Paris
— Sylvain Lapoix (@SylvainLapoix) November 13, 2015
#PorteOuverte sur l'avenue de la République entre Oberkampf et Parmentier
— Inès Zallouz (@ines_z) November 13, 2015
#PorteOuverte Paris 18 avenue de St Ouen – Métro Guy Moquet/Porte de St Ouen
— Louis Ours (@louisours) November 13, 2015
#RechercheParis : À la recherche de ses proches
Parallèlement, plusieurs personnes sont portées disparues et sont recherchées par leurs proches. Les réseaux sociaux facilitent la propagation de ces recherches et complètent les mesures officielles déjà en place. C’est parfois une bouteille à la mer, mais ça vaut la peine d’essayer…
https://twitter.com/Recherches1311/status/665474587522695169
https://twitter.com/Recherches1311/status/665477185059311616/photo/1
Suivre les incidents en direct de Periscope
Je suivais les incidents sur différentes plateformes: Facebook, Twitter, Instagram, Reddit, Internet, Télé. Mais pour vraiment être témoin de l’action en direct, avec toutes les émotions et la fébrilité, c’est sur Periscope que ça se passe. Periscope est cette application qui permet de faire de la diffusion vidéo en direct, à même son téléphone. Des images saccadées, sans artifices, mais glaçantes. Les grands médias ont même repris des diffusions d’individus sur place. On constate que nous pouvons de plus en plus devenir nous-mêmes des médias…
Samedi 14 novembre. J’ai le coeur encore tout bouleversé de ces horribles attentats, de cette nouvelle réalité de pouvoir tout suivre en direct, heureusement ou malheureusement, selon les propos publiés. Un vendredi 13 où la simple malchance a fait place à l’horreur…