Comment éviter que le reciblage publicitaire gâche Noël

Noël est à nos portes. Et qui dit Noël, dit cadeaux, qu’on le veuille ou non. Si vous magasinez en ligne, le reciblage publicitaire (aussi nommé retargeting ou remarketing) risque de vous faire vivre un cauchemar si vous désirez provoquer un effet de surprise lorsque vous offrirez cadeaux à vos proches. Je vous propose une vulgarisation du reciblage publicitaire et quelques trucs pour éviter que le Grinch des internet ne se pointe dans vos festivités de fin d’année!

Qu’est-ce que le reciblage?

Le reciblage publicitaire consiste à vous présenter sous formes d’annonces, de bannières ou de publicités Facebook, certains produits ou services que vous avez consultés sur le web et pour lesquels vous n’avez habituellement pas complété l’action souhaitée par le commerçant. Que vous ayez complété une transaction ou non, il se peut que vous continuiez d’être exposés à des publicités: ce peut être le même produit ou un produit complémentaire à votre achat.

Par exemple, vous visitez le site web d’une compagnie vendant de l’électronique. Vous vous attardez sur cette tablette que vous aimeriez offrir à votre douce moitié pour Noël. Vous décidez de prendre quelques jours pour y réfléchir. Vous ouvrez votre navigateur, vous consultez un site web quelconque et qu’y voyez-vous? Un beau bandeau avec la fameuse tablette qui semble vous crier: Allez, allez, achète-moi! Vous fermez votre fenêtre, vous ouvrez Facebook, que se passe-t-il? Une publication commanditée dans votre fil de nouvelles qui vous suggère d’aimer la page du commerçant en question, sans compter les publicités à droite de votre écran qui vous affichent exactement la tablette que vous avez reluquer. Qui plus est, si votre douce moitié utilise le même ordinateur et le même navigateur que vous, il y a fort à parier qu’elle sera exposée aux mêmes publicités, éveillant les soupçons… ou créant de faux espoirs. Imaginez si c’était une bague de fiançailles… J’ose espérer que les bijouteries n’incluent pas ces articles dans leurs campagnes de reciblage!

Ces sites utilisent des cookies. La majorité d’entre eux vous avisent d’emblée avec un message mentionnant qu’en naviguant sur leur site, vous acceptez que le dit site enregistre vos informations afin de vous offrir une expérience en lien avec vos centres d’intérêts. Ce sont ces données personnalisées qui pourraient vous être présentées en format publicitaire sur d’autres sites et sur les réseaux sociaux à l’aide de ce qu’on appelle un pixel de conversion.

Quelques trucs pour contourner le reciblage

Les publicitaires et experts en marketing ne m’aimeront pas avec cette section! Entendons-nous, le reciblage bien exécuté peut être bénéfique à la fois pour la compagnie que pour le client/prospect. Voici tout de même quelques astuces pour contourner le reciblage publicitaire.

1. Naviguer en mode privé
Les navigateurs offrent tous la possibilité de consulter des sites web en mode privé. Ainsi, vos données de navigation ne seront pas enregistrées. Très utile lorsque vous magasinez des billets d’avion entre autre car les compagnies aériennes qui utilisent le reciblage vont souvent vous représenter des offres concernant la destination que vous envisagez. De plus, il arrive régulièrement que le coût des billets sera plus élevé afin de créer un sentiment d’urgence chez le consommateur.

2. Effacer votre historique de navigation
Lorsque vous effacez votre historique, vous supprimez également les cookies. Avec Chrome (je ne sais pas pour les autres navigateurs, je les ai abandonnés depuis belle lurette) vous pouvez le faire pour tous les sites que vous avez visités, mais vous pouvez aussi choisir de supprimer votre historique par jour, par sites ou par mots-clés par exemple. Fait à noter: vous continuerez tout de même de voir des publicités des sites que vous avez visités, mais elles ne seront pas ciblées en fonction des produits que vous avez explorés ou encore de votre géolocalisation. Ce seront des publicités génériques.

3. Désactiver la diffusion d’annonces ciblées
Vous pouvez utiliser l’outil «Paramètres des annonces» pour désactiver la diffusion des annonces Google ciblées en fonction de vos centres d’intérêt. Si vous effectuez cette opération, vous verrez toujours des annonces, mais elles ne seront probablement pas en rapport avec vos centres d’intérêt, vos visites de sites web ou vos données démographiques.

4. Se déconnecter de sa session Google
Je ne sais pas pour vous, mais je suis toujours connectée à ma session Google. Je suis consciente que je transmets ainsi beaucoup d’infos au géant du web, mais c’est tellement pratique, surtout en multi-devices! Notez que vous déconnecter de votre session Google ne vous évitera pas le reciblage, cela ne fera que diminuer votre exposition lorsque vous faites des recherches sur le web ou sur les autres plateformes de Google comme YouTube. Vous ne serez pas épargnés sur Facebook, le mal est fait héhé! À vous de voir si les inconvénients sont plus lourds que les avantages.

5. Vous «désengagez» (opt-out) de certains sites
Par souci de transparence, certains annonceurs ont souscrit à la Digital Advertising Alliance afin de permettre aux internautes de se désinscrire de certains sites ayant recours à l’utilisation de cookies et de marketing par centre d’intérêt. Vous pouvez procéder au «désabonnement» sur la page des Choix du consommateur.

6. Fermer vos fenêtres
Certains sont rapides sur la gâchette pour accuser les compagnies d’avoir gâché l’effet de surprise en raison de leurs publicités. Vous avez beau pester, mais la première précaution vient de vous: fermez vos sessions sur Facebook et vos onglets sur le web, ce sera déjà ça de pris. Car il se peut très bien que votre douce moitié apprenne vos intentions à cause d’une fenêtre laissée ouverte…

Je vous souhaite un bon magasinage en ligne et je vous laisse avec un avantage du reciblage: j’ai rapidement su ce que voulait mon ado pour Noël… 🙂

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Complément d’information

Les habitudes d’achat en ligne des Québécois
Certains privilégieront les achats en ligne pour diverses raisons: obtenir plus de choix ou d’exclusivités, éviter la cohue des magasins, profiter d’une plus grande flexibilité concernant les modalités d’achat (moins de contraintes reliées aux déplacements ou à l’éloignement, au manque de temps, aux heures d’ouverture des commerces ayant pignon sur rue, etc.) ou simplement pré-magasiner avant de faire un choix final, bref les raisons sont variées.

L’étude NETendances 2014-2015 du CEFRIO mentionne qu’un adulte québécois sur deux a fait un achat en ligne en 2014. Pour 5% des achats, le cyberacheteur est arrivé sur un site depuis un réseau social: recommandation d’un contact (2% des achats), publicité (2%) ou page/groupe (1%). Les autres sources: courriel promotionnel (5% des achats), bouche-à-oreille hors internet (7%), site d’achat groupé (1%), bannière publicitaire (1%), médias traditionnels (1%), circulaire électronique (1%) ou papier (1%). Le sondage réalisé auprès de 5000 cyberacheteurs révèlent que 9102 transactions ont été réalisées,  28 204 articles ont été commandés et que 1373 sites internet utilisés.