Les moyens de ses ambitions

Nouvelle législature oblige, l’Assemblée nationale s’est dotée d’un nouveau président. L’intérêt de tous a voulu que ce soit Jacques Chagnon. Député libéral de Westmount-Saint-Louis, il avait bien fait et il s’imposait dans un contexte minoritaire où chaque vote compte.

En le choisissant, tous les partis se sont donné une chance. Car le ton à l’Assemblée nationale sera déterminant. M. Chagnon a d’ailleurs su trouver les mots justes en s’adressant à ses collègues : «Nos concitoyens veulent que nous travaillions ensemble dans la diversité de leurs opinions politiques. Ils réclament de nous un comportement décent, un respect toujours plus grand de l’opinion d’autrui.»

Pauline Marois devra effectivement composer avec «la diversité de leurs opinions politiques». Elle qui a clairement l’ambition de livrer ses promesses électorales doit se donner les moyens de ses ambitions. La coopération ne pourra être à sens unique. Pauline Marois aura le mandat d’entretenir le dialogue. C’est son gouvernement qui doit assumer le leadership de la bonne entente.

«Le gouvernement que je dirige sera ouvert, à l’écoute, et misera sur ce qui rassemble tous les Québécois», a-t-elle dit dans son discours d’ouverture. Elle l’a répété à maintes reprises, mais jusqu’à maintenant, elle n’a pas su trouver les moyens. Depuis plusieurs semaines, la première ministre parle de coopération, du mandat qu’elle a reçu de la population de travailler avec les autres formations politiques et, pourtant, elle n’a toujours pas tendu la main. Aucune rencontre n’a eu lieu entre Mme Marois, M. Fournier et M. Legault.

Le Québec n’a pas encore l’habitude des gouvernements minoritaires. Toutefois, on se souvient qu’en 2007 dans son discours d’ouverture Jean Charest avait repris l’idée de la commission sur la condition de vie des aînés, proposition qui avait été faite par Mario Dumont dans le cadre de la campagne électorale. Cette fois, le PQ a déposé sa loi 1, qui s’inspire de l’engagement premier de la CAQ en matière de lutte à la corruption.

Les lois encadrant l’intégrité constituent d’ailleurs un premier test intéressant. Le climat est la responsabilité du premier ministre, quel qu’il soit. Il appartiendra donc à Mme Marois et à son équipe de donner le ton.

Si l’opposition l’empêche de livrer la marchandise, personne ne pourra lui reprocher de ne pas avoir essayé. Elle pourra ainsi espérer conserver son électorat et peut-être même élargir sa base en acceptant d’intégrer certaines propositions de l’opposition. Pour ce faire, la nouvelle première ministre devra mettre de côté la partisanerie.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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