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Nissan Pathfinder 2013: un des derniers «vrais trucks» lance la serviette

Photo: Bruce Benedict

Le Nissan Pathfinder a été un des premiers utilitaires à faire son entrée sur le marché il y a près de 30 ans. Malgré le passage du temps, il a conservé son allure de «truck» et ses aptitudes hors route. Mais voilà, la modernité vient d’avoir raison de lui. Pour sa 4e génération, le Nissan Pathfinder abandonne définitivement le châssis à échelle (empruntée à la camionnette Titan) et adopte la structure monocoque, plus conventionnelle, de l’Infiniti JX. Même qu’on a fait appel aux amortisseurs à double-course lancés avec la nouvelle berline Altima.

La bonne nouvelle de cette transformation? La balade est nettement plus maîtrisée et confortable qu’auparavant. Finis les sautillements qui résonnaient jusque dans le volant, bonjour la tenue de route souple et assurée

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Moins… viril
La mauvaise nouvelle – pour certains du moins –, c’est que le système quatre roues motrices n’est plus. L’utilitaire de Nissan était un des rares à proposer encore la gamme à bas régime, en lieu et place de quoi il offre maintenant la traction intégrale. Il y a bien une version de base à deux roues motrices, mais vous n’en voudrez pas.

Certes, ceux qui veulent le «p’tit bœuf» pour passer là où ça ne passe pas devront désormais se tourner vers les Jeep Grand Cherokee ou Toyota 4Runner. Mais qui a besoin d’un système 4×4 aussi viril? Pour la majorité, le dispositif «i-Tout Mode» à bord du Pathfinder fera amplement l’affaire. De fait, c’est un des seuls à permettre, d’une commande, le verrouillage 50-50 du couple entre les essieux.

Ce dernier mode nous a permis de bien rigoler dans la tempête du siècle. Le seul hic : il faut être à l’arrêt presque complet pour l’engager.

Passage à la pompe moins douloureux
Sous le capot du nouveau Pathfinder, on retrouve le V6 de 3,5 litres qui équipe bon nombre de véhicules Nissan – et qui développe ici 260 chevaux. Certes, c’est six chevaux de moins que l’ancien V6 de 4,0 litres, mais c’est produit de manière beaucoup plus raffinée.

Le couple souffre, cependant : à 240 lb-pi (en baisse de 48 lb-pi), il est l’un des plus faibles de la catégorie. Du coup, le remorquage maximal diminue à 2273 kilos, soit une réduction 450 kilos.

Toujours pas d’injection directe pour ce V6, mais parce qu’on lui annexe une transmission CVT, il consomme un quart moins de carburant. Vous avez bien lu : le nouveau Pathfinder se fait 25% moins gourmand qu’à la génération précédente (merci également à une diète qui lui fait retrancher 225 kilos).

À vitesse de croisière sur l’autoroute, nous avons pu enregistrer du 10,2L/100km et c’est dans le très correct. Ce qui nous a davantage étonné, c’est qu’au beau milieu de la tempête, même avec la traction intégrale verrouillée, nous avons enregistré du 9L/100km. Bon, il faut avouer qu’on ne roulait « qu’à » 70 ou 80 km/h…

Vous avez bien lu, prise deux : c’est une boîte CVT qu’on a mise là-dedans. Nissan ne le crie pas sur tous les toits, mais il s’agit là d’un des premiers, sinon du premier utilitaire du genre (qui n’est pas hybride) à confier sa transmission à une boîte aux rapports infinis.

Conséquence : les accélérations ne sont pas dithyrambiques et l’oreille doit s’habituer à ces révolutions sans fin – ce que la nôtre n’a toujours pas fait après toutes ces années. Mais bon, c’est le prix à payer pour un passage moins douloureux à la station-service et nous ne jetterons pas la pierre aux constructeurs qui priorisent l’économie d’essence.

Révolution… nécessaire

Dehors, la silhouette macho aussi large que haute cède le pas à une allure plus endimanchée et plus urbaine qui, si elle ne déplace pas les montagnes, est tout de même fort agréable.

Dedans, les commandes, autrefois peu instinctives, ont retrouvé la logique. Les matériaux sont de bien meilleure facture, et si l’insonorisation n’est pas parfaite, c’est nettement mieux qu’auparavant.

Surtout, comparativement à l’ancien habitacle qui faisait figure de parent pauvre même dans les variantes à 50 000 $, l’impression générale en est désormais une de sophistication, presque à l’Infiniti.

Plus besoin d’un baccalauréat

Côté espace, la carrosserie s’est élargie (de 11cm!), mais la silhouette a été réduite en hauteur, ce qui place le dégagement aux têtes en queue de peloton de la catégorie. Par ailleurs, la banquette de seconde rangée est toujours installée aussi hautement en cabine, ce qui complique la vie aux gens de petite taille qui doivent alors littéralement grimper à bord.

Contrairement aux Grand Cherokee et 4Runner, le Nissan Pathfinder risque (encore) la 3e rangée de sièges. Voilà qui lui permet d’accueillir sept passagers, à l’instar des Ford Explorer et Toyota Highlander.

Pour donner une chance aux genoux de tout le monde, la seconde rangée accepte de coulisser: bravo. Aussi, le Pathfinder propose des sièges et des dossiers qui se rabattent plus aisément et avec davantage de polyvalence, bien qu’ils demeurent lourds à manipuler. Auparavant, il fallait détenir un baccalauréat pour manipuler tout ça…

8000$ moins coûteux, mais…

Combien, pour tout ça? Oh, on ne vous l’avait pas encore dit? Avec un prix de départ sous les 30 000$, le nouveau Pathfinder se fait 8000$ de moins coûteux qu’auparavant.

La « pogne »? C’est que vous n’en voudrez pas, de cette variante d’entrée de gamme. D’abord, elle n’est livrée qu’avec les deux roues motrices – et au Québec, un utilitaire sans au moins la traction intégrale, c’est comme de partir pour le Pôle Nord sans bottes d’hiver : impensable. Aussi, l’équipement est très minimal. Imaginez: la communication Bluetooth n’est même pas offerte de série…

Non, vous voudrez davantage reluquer les variantes AWD mieux équipées comme la « SV », mais pensez alors investir au minimum 35 000$, voire au-delà des 42 000$ pour la version Platine.

Vous obtiendrez toutefois quelques gâteries bien appréciées, comme le volant chauffant, le hayon électrique, le déverrouillage sans clé et la caméra de recul – une nécessité sur un véhicule de plus de 5 mètres, si vous voulez notre avis…

Fiche technique du Nissan Pathfinder 2013

  • Utilitaire intermédiaire, 7 places
  • Moteur : V6 de 3,5 litres
  • Performances : 260 chevaux, 240 lb-pi
  • Boîte : CVT
  • Consommation (ville / autoroute) : 2RM : 10,5L – 7,7L / 100km, 4RM : 10,8L – 7,9L / 100km
  • Traction : 2RM ou intégrale (qui se verrouille)
  • Direction : électrique
  • Suspension : indépendante (multibras à l’arrière)
  • Roues : 18 ou 20 pouces
  • Cargo: 2243 litres (max)
  • Remorquage max : 2273kg (5000 lbs)
  • Fabrication : Tennessee, É.-U.
  • Concurrence : Ford Explorer, Jeep Grand Cherokee, Honda Pilot, Toyota Highlander.
  • Prix : à partir de 29 998$ (AWD : à partir de 31 998$)

 

POUR

  • Balade plus confortable
  • Prix de départ nettement  réduit
  • Beaucoup plus économique en carburant
  • AWD efficace et qui se verrouille
  • Habitacle bien pensé, bien soigné
  • Silhouette plus urbaine, moins «rentre-dedans»

CONTRE

  • Les variantes deux roues motrices? Oubliez-les…
  • Régulateur de vitesse intelligent absent de la liste des options
  • Couple réduit – remorquage maximal aussi
  • La boîte CVT…
  • Version de base sous-équipée

À la télé
Nadine Filion présente une chronique automobile chaque lundi à l’émission Ça commence bien, à V.

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