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Inquiétudes autour de l’agrandissement de Sophie-Barat

Des jeunes passent devant les ruines de l'internat de l'école Sophie-Barat, là ou doit être réalisé un agrandissement
Photo: Amine Esseghir/Courrier Ahuntsic

Le silence du gouvernement au sujet du concours d’architecture qui est prévu pour l’agrandissement de l’école secondaire Sophie-Barat inquiète la fondation de l’établissement scolaire. Celle-ci craint que le processus soit carrément abandonné.

Doté d’un financement de 17 M$, annoncé en juin 2018, l’agrandissement projeté sur le site de l’ancien internat de Sophie-Barat permettrait la construction d’un bâtiment de trois étages comptant cinq classes et des locaux destinés notamment à la pratique des arts ainsi qu’à des ateliers techniques et numériques.

Un concours d’architecture pour concevoir cet agrandissement avait été évoqué dès le départ; l’objectif étant de concevoir une école moderne qui intègre des éléments de l’ancien édifice, aujourd’hui en ruine. Toutefois, cela nécessite une dérogation du Conseil du trésor puisque cela dévie du processus normal de réalisation d’un projet public. Or, près d’un an et demi plus tard, la dérogation n’a toujours pas été accordée.

Dans une lettre envoyée le 2 décembre au premier ministre François Legault, Me Gabriel Meunier, président de la Fondation de l’école secondaire Sophie-Barat, écrit : «Depuis 1999, date à laquelle j’ai débuté mes études secondaires à Sophie-Barat, et peut-être même avant, on nous parle de ce projet de réfection de l’ancienne résidence des religieuses. Or, près de 20 ans plus tard, toujours rien n’a été fait.»

«Nous avions eu un engagement ferme du gouvernement en novembre 2018. Après de nombreuses tergiversations, on croyait que le projet de réfection de l’ancien internat des religieuses allait de l’avant. On s’explique mal que le gouvernement recule», déplore Me Meunier, en entrevue avec le Courrier Ahuntsic.

Sans concours, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) devra se rabattre sur la procédure habituelle et lancer un appel d’offres pour demander des plans et devis.

«En règle générale, on vise le plus bas soumissionnaire qui répond à certains critères. Est-ce qu’on voudra en obtenir le plus possible pour le prix le plus bas possible ?», s’inquiète Me Meunier, qui croit qu’un simple appel d’offres ne permettra pas d’exploiter au maximum le potentiel patrimonial du site.

La CSDM attend une décision du gouvernement d’ici la mi-décembre, période au-delà de laquelle le concours ne serait plus envisageable.

Le délai pourrait être prolongé, croit toutefois Marie Montpetit, députée provinciale de Maurice-Richard. Si la dérogation est accordée rapidement, il n’y a aucun problème à lancer le concours en début d’année.

Ce qui inquiète le plus la députée, c’est le silence. «J’ai écrit au ministre de l’Éducation il y a un mois et demi, je n’ai pas encore reçu de réponse, relève-t-elle. On attend toujours que le ministre ait le courage de se prononcer. Ils [le ministre et le gouvernement] font l’autruche et ils croient qu’ainsi le problème disparaitra.»

Interrogé à ce sujet, le ministère de l’Éducation n’a pas répondu au <@Ri>Courrier<@$p>.

Rivaliser avec le privé

L’école secondaire Sophie-Barat est le plus ancien établissement scolaire de la CSDM, et la seule école secondaire publique du secteur Ahuntsic. Elle est en concurrence directe avec deux écoles privées prestigieuses : Mont-Saint-Louis et Regina Assumpta.

«Il y a des enjeux de surpopulation à l’école, mais il y a aussi une problématique de compétitivité avec des écoles privées. Le système d’éducation public ne doit pas offrir seulement le service minimum. Il doit aussi offrir un environnement qui donne envie aux parents d’y envoyer leurs enfants», prévient Me Meunier.

Pour pallier la pression occasionnée par le nombre croissant d’élèves, la CSDM a installé des classes provisoires préfabriquées. Celles-ci réduisent toutefois considérablement l’espace de la cour d’école.

Mme Montpetit met aussi en évidence le caractère patrimonial unique de l’école. «Le concours favorisera la mise en valeur et le respect de ce patrimoine et permettra la réalisation d’un projet exceptionnel», assure-t-elle.

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