Le défi de Pauline Marois

À la veille du Conseil national, la paix semble être revenue dans le camp péquiste. Après un quasi-putsch manqué, Pauline Marois semble avoir repris le contrôle de son parti, pour autant que cela soit possible. Le caucus s’est déroulé dans l’allégresse. À leur sortie, les députés, sourire aux lèvres, n’ont pas tari d’éloges sur leur chef, qualifiée par certains d’acier ou de béton.

Maintenant que Gilles Duceppe s’est auto-exclu, que la lettre de Bernard Landry est publiée et médiatiquement consommée, que l’environnementaliste Daniel Breton a joint les rangs, que le Dr Hébert a signé son renouvellement comme candidat et que, finalement, Pierre Curzi songerait à retrouver les membres de son ancienne équipe… ouf… on ne peut dire autre chose que: tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais la question est: pour combien de temps? Car il n’y a rien de plus imprévisible que le Parti québécois. Il faut se souvenir qu’en octobre dernier, Pauline Marois croyait avoir colmaté toutes les brèches, pour se rendre compte au retour de Fêtes que la grogne et les départs n’étaient pas terminés.
Pour infléchir les tendances des sondages, le PQ doit chercher plus qu’un sauveur. Ses élus et ses militants doivent faire l’unité, proposer des idées et reprendre le contrôle de leur agenda. Sans quoi, Pauline Marois et sa troupe ne pourront espérer remonter dans l’opinion publique. Les Québécois en ont assez de la chicane de famille et de l’obsession souverainiste. Ils cherchent avant tout une option qui puisse renforcer le Québec.

Cette fin de semaine sera un test de solidarité. Les militants péquistes sauront-ils serrer les rangs pour se fixer l’objectif d’une éventuelle prise de pouvoir ou déchireront-ils leur chemise en tentant de trouver le chemin à suivre pour se rendre à la souveraineté? Seront-ils en mesure de présenter des idées novatrices pour mobiliser les Québécois ou s’attarderont-ils à la stratégie d’alliance avec Québec solidaire et d’autres machins? La réponse à ces questions dictera le reste de l’histoire. 

Au Québec, on a parfois tendance à faire de l’enflure verbale. On ne peut pas parler de victoire ou de réussite lorsqu’on ne fait que survivre aux siens. Le vrai défi de Pauline Marois sera de proposer aux Québécois une vision qui colle aux besoins du Québec d’aujourd’hui.

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