Une équipe de médiation pour favoriser la cohabitation sociale

Alors que le nombre de plaintes de citoyens concernant la présence souvent dérangeante de sans-abris dans Le Plateau–Mont-Royal s’est multiplié pendant la dernière année, la Ville de Montréal et l’arrondissement ont récemment annoncé la mise en place d’un projet de médiation.

Le projet, ayant pour but de favoriser le soutien aux personnes autochtones en situation d’itinérance ainsi que la cohabitation sociale, débutera le 26 juillet et se terminera le 31 décembre, avec possibilité d’extension. Une attention particulière sera portée au secteur Milton-Parc.

À cet effet, la Ville et l’arrondissement octroient une aide financière de 60 000$ au Centre d’amitié autochtone de Montréal (CAAM)

Citoyens inquiets

À la période de questions de plusieurs conseils d’arrondissement virtuels du Plateau, des citoyens se sont plaints, au cours des derniers mois, de la situation au coin de l’avenue du Parc et de la rue Milton. Ces derniers se disaient inquiets pour leur sécurité lorsqu’ils y passaient, à pied ou en voiture.

«La pandémie a eu un impact important sur les populations autochtones en situation d’itinérance, touchées par la réduction de la capacité d’accueil de plusieurs organismes et ressources leur offrant des services sécurisants», explique la responsable de l’inclusion sociale et de l’itinérance au sein du comité exécutif, Nathalie Goulet.

«Plusieurs de ces personnes vivent une situation de détresse et se retrouvent en plus grand nombre dans le secteur Milton-Parc. Le projet de médiation contribuera à leur intégration et favorisera une meilleure cohabitation sociale dans le secteur», ajoute-t-elle.

Les conditions de vie de ces gens sont extrêmement difficiles et ils ont besoin des ressources appropriées pour s’en sortir, croit le maire de l’arrondissement, Luc Rabouin. La situation a également un impact auprès des résidents du quartier, mais aussi des commerçants devant composer avec cette dure réalité laquelle engendre des enjeux de santé et de sécurité publique au quotidien, reconnaît-il.

«Ce projet de médiation contribuera à favoriser un sentiment collectif de sécurité et une cohabitation plus harmonieuse dans l’arrondissement», soutient M. Rabouin.

Le plan

Avec son projet de médiation, le CAAM montrera une équipe de médiation sociale dédiée à diminuer les tensions et à prévenir les situations de crise, surtout à l’intersection de la rue Milton et de l’avenue du Parc.

À partir de la fin du mois de juillet, l’équipe sera présente sur le terrain pendant les jours de semaine. Elle y développera des liens avec les personnes en situation d’itinérance et facilitera l’implication des acteurs concernés en recherchant des solutions avec entre autres la population et les commerçants.

Une diminution des conflits dans l’espace public et de meilleures voies de communication entre les acteurs du milieu sont attendues. En amont avec les travailleurs de rue déjà présents, la CAAM, les intervenants sensibiliseront les personnes en difficulté par la conscientisation et l’animation. De plus, ils les référenceront et accompagneront vers des ressources pertinentes. Leur travail se fera en complémentarité avec les intervenants sociaux, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et le projet existant de patrouille mixte.

Patrouille Ka’wáhse

La Ville a également octroyé un soutien financier supplémentaire de 20 000$ au CAAM dans le cadre de son projet de Patrouille Ka’wáhse – Volet métropolitain. Cette aide permettra à l’organisme de se procurer un véhicule destiné aux intervenants appelés à fournir des réponses rapides et à accompagner des personnes vulnérables vers les ressources adéquates.

Il s’agit d’une approche collaboratrice et communautaire développée conjointement par le CAAM et le SPVM afin d’offrir des «interventions culturellement pertinentes et sécuritaires» auprès des personnes itinérantes issues de la communauté autochtone de Montréal, mentionne le communiqué.