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Les arts martiaux pour contrer la violence

Les activités étaient offertes dans les parcs de l’arrondissement. Photo: Anas Ghadfi, Gracieuseté

Le Comité d’action en sécurité urbaine de l’arrondissement de Lachine (CASUAL) a mis sur pied un programme d’intervention auprès des jeunes à risque de désaffiliation ou de rupture sociale. Ces jeunes apprennent à combattre la violence à travers l’étude des arts martiaux.

S’inspirant du projet de RAP Jeunesse (Rue-Action-Prévention) établi en 2016 dans l’arrondissement de Saint-Laurent, le projet d’intervention invite les jeunes Lachinois de 12 à 25 ans à participer à des activités d’initiation aux arts martiaux et aux sports de combat. L’objectif est de les accompagner dans le développement de saines habitudes de vie.

«Ce projet est né des besoins qu’on a observés dans la rue, que ce soit en lien avec la violence physique et verbale ou le sentiment d’attachement à une communauté», rapporte le coordonnateur chez RAP Jeunesse et fondateur du programme à Saint-Laurent, Nicolas Barbeau.

Le projet lachinois a donc utilisé les apprentissages du projet original pour en améliorer l’offre. Des instructeurs et intervenants enseignent aux jeunes les bases de la capoeira et du muay-thaï tout en travaillant sur des leçons de vie à travers des capsules d’intervention.

«Ce ne sont pas des cours obligatoires, mais je vois cette étincelle dans les yeux des jeunes qui veulent participer et qui aiment ce genre de pratiques», exprime l’intervenant responsable du projet d’arts martiaux lachinois, Anas Ghadfi.

Les activités reprendront à l’automne à l’intérieur des bâtiments communautaires.

«Nous avons concentré nos efforts dans des secteurs de l’arrondissement que nous savons plus défavorisés ou près de l’école», souligne le coordonnateur du CASUAL, Pierrick Van Der Linden.

Philosophie d’intervention

L’enseignement des arts martiaux est bénéfique pour la gestion des comportements, l’apprentissage des relations sociales et pour en apprendre plus sur soi-même, selon les intervenants associés aux deux projets. Ils ajoutent également que ces activités sont intrinsèquement liées à des valeurs sociales.

Par exemple, les sports de combat sont une excellente manière d’étudier la notion du consentement.

«Dans ce sport, à n’importe quel moment, le partenaire peut retirer son consentement. Sans partenaire, on ne peut pas s’entraîner. Cette relation encourage le respect l’un envers l’autre», explique M. Barbeau.

L’étude des arts martiaux permet d’en apprendre beaucoup sur la personne au niveau de l’adversité et de la gestion des comportements violents. Comme dans la vie, quand on se retrouve dans un ring, notre comportement ne ment pas. 

Nicolas Barbeau

Ces activités représentent également une occasion de s’intégrer dans un groupe ou une communauté de manière fluide. Cet été, M. Ghadfi a rencontré deux jeunes filles qui semblaient intéressées par le cours, mais qui hésitaient à y participer.

«Je suis allé les voir pour les inviter à simplement frapper sur les coussins de pratique et juste comme ça elles ont intégré le groupe», raconte l’intervenant.

M. Barbeau compte ouvrir une école communautaire d’arts martiaux à bas tarifs à Saint-Laurent le 1er octobre.

Informations : artsmartiaux.casual@gmail.com

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