Sale temps pour les angoissés

Et vous, quand vous étiez petits, aviez-vous peur d’une escalade nucléaire? Nous sommes deux enfants de la guerre froide… C’est pas pour faire dramatique, mais lorsque nous étions petits, on parlait souvent d’une possible guerre atomique. Nous avons respectivement trente-et-un et trente-deux ans. Les films catastrophes en traitaient en permanence dans les années 1980. Habituellement, les bons contre les méchants. Les Américains contre les Soviétiques. Et nous… Ben nous… Il est vrai que le Québec n’était pas une cible de choix dans les films, mais on s’entend pour dire que New York n’est pas très loin!

On se rappelle encore du film Red Dawn, dans lequel de jeunes résistants se battent contre les Soviétiques dans une Amérique envahie du jour au lendemain. Un film pour ados un peu con, mais terrifiant lorsque tu as six ou sept ans. Ils ont refait le film cette année en changeant l’ennemi pour… des Nord-Coréens! En fait, à la base, ce devait être des Chinois, mais comme les Américains empruntent de l’argent à la République populaire de Chine comme un joueur compulsif emprunte de l’argent à un shylock, disons qu’il a fallu changer d’ennemi. Ça paraît un peu mal de «médire» de ton banquier, enfin de ton guichet automatique.

Et même si la Corée du Nord a la quatrième plus grande armée du Nord, on trouvait un peu stupide que le nouveau scénario la dépeigne comme ayant une puissance de frappe suffisante pour envahir les États-Unis.

Disons que depuis quelques jours, depuis cette escalade dont on parle dans les journaux du monde entier, la rupture du pacte de non-agression entre les deux Corée, la menace d’une attaque thermo-nucléaire sur nos voisins du Sud et… la volonté des Américains de poursuivre leurs manœuvres conjointes avec la Corée du Sud, manœuvres d’entraînement militaire simulant l’invasion de la Corée du Nord, c’est pas le moment le moins stressant du 21e siècle!

Les experts répètent que les grandes démonstrations de force de la Corée du Nord (comme les tirs d’essai de missiles nucléaires, il y a quelques semaines) arrivent toujours quand il y a un changement qui a d’ailleurs eu lieu voilà deux ou trois semaines.

Ne pensez pas qu’on écrit notre chronique en vitesse dans le but d’aller se terrer dans un abri anti-atomique aménagé dans le roc d’un camp survivaliste du Nord-du-Québec… mais bon…

Vous ne pourrez pas nous faire croire que ce n’est pas un peu stressant de savoir que Kim Jong-un a le doigt sur le «piton rouge»!

OK. Sale temps pour les angoissés.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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