En queue de poisson

Il était annoncé que la course à la chefferie du Parti libéral du Canada trouverait sa conclusion cette fin de semaine. Avec le départ de Benoit XVI, on se doutait bien qu’un nouveau pape serait nommé ces jours-ci. Ça été le cas mercredi. Le même jour, une surprise est venue d’Ottawa puisque nul ne pouvait prédire que la course chez les libéraux fédéraux prendrait fin au même moment.
Avec le retrait de Marc Garneau, voilà qu’une course qui présentait un certain potentiel tourne en queue de poisson. Celui que plusieurs considéraient comme le plus sérieux rival de Justin Trudeau lance l’éponge en jugeant qu’il lui est impossible de renverser la vapeur. Triste nouvelle pour les libéraux fédéraux, qui souhaitaient que ce soit un moment de renouveau tant sur le plan des idées que sur celui de l’organisation.

Nul ne sait ce qui s’est passé derrière les portes closes du conclave, pas plus que dans la tête de Marc Garneau. Chose certaine, il a tué tout espoir de suspense. En donnant son appui à Justin Trudeau, celui-là même qu’il accusait de manquer de substance il y a à peine quelques semaines, il a transformé l’exercice en couronnement. Les autres candidats demeurent peu connus. On risque même d’en voir certains imiter Marc Garneau d’ici peu.

Les libéraux, en adoptant une nouvelle formule de primaire ouverte qui permettrait à des sympathisants de voter, en plus des membres du parti, voulaient stimuler l’intérêt des Canadiens pour leur parti. Dommage pour la démocratie que cette première tentative de primaire perde tout intérêt. Après une série de débats peu stimulants, l’organisation a connu des ratés avec l’inscription des sympathisants au processus de votation en début de semaine.

Au lendemain de l’élection fédérale de 2011, il restait bien peu d’espoir pour le Parti libéral du Canada. Une défaite marquante qui reléguait ce parti, habitué à gouverner, au poste de deuxième opposition. Des déboires loin d’être imputables au seul chef du moment, Michael Ignatieff. La nationalisation du pétrole, le rapatriement de la Constitution, la Commission Gomery sont autant d’événements qui ont creusé un fossé et ont déconnecté les libéraux de pans entiers de l’électorat.

Sans bon deuxième, la suite des choses sera pour le moins soporifique jusqu’au 14 avril. Pourtant, cette formation avait bien besoin d’attention, mais surtout de brassage d’idées pour renouer avec les Canadiens de manière durable.

L’effet Trudeau observé dans certains sondages est-il profondément ancré ou seulement un phénomène temporaire? Selon la réponse que donnera l’avenir à cette question, le PLC risque de voir plus que cette course se terminer en queue de poisson.

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