Une première politique en habitation pour la CMM
La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) a adopté aujourd’hui sa toute première Politique métropolitaine d’habitation. L’organisation regroupant 82 municipalités se donne ainsi les outils pour lancer un message fort disant que l’ensemble des villes du grand Montréal sont unies derrière la question de l’habitation et l’enjeu de l’accès au logement.
Le document de 75 pages, résultat de plusieurs consultations publiques tenues au cours des derniers mois, est articulé autour de trois grandes orientations: pérenniser et accélérer le développement du parc de logements sociaux et communautaire; développer une offre résidentielle de qualité, abordable, suffisante et diversifiée; et soutenir l’aménagement de milieux de vie de qualité et une densification réfléchie.
La mairesse de Montréal et présidente de la CMM, Valérie Plante, considère que cette première Politique favorisera la concertation entre tous les acteurs. «La pénurie de logements et la crise d’abordabilité ont de graves conséquences sur la population du Grand Montréal. La politique propose des actions qui favoriseront une plus grande abordabilité du logement et le développement de milieux de vie plus inclusifs et durables.»
«Avec l’ajout de cibles de logements sociaux et abordables dans le PMAD, qui contient des seuils minimaux de densité ayant déjà fait leurs preuves, la CMM se positionnera comme une des régions métropolitaines les plus proactives pour assurer la mixité sociale dans ses milieux de vie», a ajouté Valérie Plante, jeudi, lors de la présentation de la politique.
De grands objectifs
Le président de la Commission de l’habitation et de la cohésion sociale et maire de Mascouche, Guillaume Tremblay, indique que la Politique métropolitaine d’habitation vise à ce que chaque ménage de la région métropolitaine puisse se loger en fonction de ses besoins et de ses moyens. «Elle vise également à ce que l’offre de logements déployée contribue à créer des milieux de vie complets et inclusifs, plus conviviaux et favorisant la transition écologique.»
Afin d’appuyer les municipalités en ce sens — particulièrement celles de petite et moyenne taille —, la CMM mettra sur pied un programme d’accompagnement pour la densification réfléchie et la mixité sociale, dans le cadre duquel des experts l’aideront à identifier et à mettre en œuvre des stratégies d’habitation diverses et à développer des outils favorisant l’inclusion de logements sociaux et abordables. La CMM s’emploiera en outre à documenter et à analyser les besoins, les enjeux et les bonnes pratiques, et mettra en place des mécanismes visant une meilleure concertation des acteurs.
En parallèle, la CMM renforcera ses actions auprès des gouvernements pour assurer un financement adéquat des programmes ainsi que l’adoption de mesures de modifications d’ordre législatif permettant d’accroître les espaces disponibles et de favoriser le démarrage de nouveaux projets résidentiels.
Et le financement?
Questionné, en marge de la conférence de presse, sur le financement de tous ces nobles objectifs, le vice-président de la CMM et maire de Laval, Stéphane Boyer, affirme que «le message d’aujourd’hui est fort. L’on démontre que l’ensemble des villes du Grand Montréal sont unies derrière la question de l’habitation. En se donnant des outils communs à partager entre les villes, nous envoyons une demande à Québec d’avoir une collaboration pour mettre en œuvre cette politique».
«Pour régler la question de l’habitation, tout le monde doit mettre la main à la pâte, ajoute-t-il. Le gouvernement du Québec doit jouer un rôle plus important au niveau financier, mais aussi en nous donnant des pouvoirs légaux afin que nous puissions agir plus rapidement et de façon plus efficace.»
Le maire de Laval avoue que le temps est propice pour que le gouvernement puisse faire des annonces prochainement. «Vous savez, je crois encore è la magie de Noël», conclut-il.