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Montréal est un «buffet à volonté pour les rats», dénonce l’opposition

[De gauche à droite] La porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement, Stéphanie Valenzuela, le chef de l'opposition officielle, Aref Salem, et l'exterminateur et propriétaire des Entreprises Maheu, Nathaniel Leavey.
[De gauche à droite] La porte-parole de l'opposition officielle en matière d'environnement, Stéphanie Valenzuela, le chef de l'opposition officielle, Aref Salem, et l'exterminateur et propriétaire des Entreprises Maheu, Nathaniel Leavey. Photo: Quentin Dufranne / Métro Média

L’opposition officielle à la Ville de Montréal appelle l’administration Plante à agir rapidement face à la hausse du nombre de rats. On en compterait entre cinq à six millions dans la métropole. Au-delà de l’utilisation des rodenticides, l’opposition demande à la Ville d’employer une solution «plus durable» en revoyant notamment sa gestion des déchets.

«Le temps où on les retrouvait uniquement dans les égouts est révolu; les rats fréquentent désormais nos maisons, nos universités, nos parcs, nos commerces et nos bureaux, s’est désolé le chef d’Ensemble Montréal, Aref Salem, à l’hôtel de ville mardi. La prolifération des rats peut avoir des impacts sanitaires liés à la transmission de maladies en plus de faire des dégâts aux immeubles, aux parcs et aux infrastructures publiques.»

La Ville de Montréal avait interdit en janvier 2022 l’usage de rodenticides avant d’autoriser à nouveau l’utilisation d’un seul de ces produits, début 2023. Pour Aref Salem, l’abolition de l’utilisation des rodenticides pendant près d’une année serait «en partie la cause» de la hausse des rats observée à Montréal.

C’est un problème de santé publique. On devrait le prendre avec cette vision-là.

Aref Salem, chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal

«Il ne faut pas voir les rodenticides comme une recette miracle qui va régler tous les problèmes liés à la présence des rats […] c’est une solution ponctuelle et non une solution durable», dit-il.

L’exterminateur et propriétaire des Entreprises Maheu, Nathaniel Leavey, soutient que le changement de réglementation autour des rodenticides aurait contribué à l’augmentation du nombre de rats. Selon lui, le nombre d’appels que son entreprise a reçus aurait quadruplé l’automne dernier et serait «facilement doublé» présentement.

Le cabinet de la mairesse Valérie Plante explique prendre «très au sérieux» la question des rats dans la métropole et se dit «conscient» de la source de préoccupation qu’elle peut représenter.

«Bien que depuis 2020 on enregistre une diminution de plaintes concernant la présence des rongeurs dans le centre-ville, on ne baisse pas la garde pour autant, explique le cabinet. On veut aussi s’assurer que les entreprises de gestion parasitaire aient ce qu’il faut dans leur boîte à outils, alors on fait preuve de flexibilité. C’est pourquoi on a de nouveau autorisé l’utilisation d’un rodenticide.»

Selon le cabinet, une option avait été identifiée pour contrôler la population de rats, mais cette dernière se serait avérée «pas suffisamment disponible» sur le marché pour permettre son utilisation par les exterminateurs.

«Nous avons alors pris la décision, de concert avec l’industrie, de revoir la réglementation pour permettre l’utilisation du diphacinone dans les endroits extérieurs», ajoute le cabinet.

Une motion contre les rats

L’opposition entend déposer une motion lors de la prochaine séance du conseil municipal pour instaurer un plan de lutte contre les rats. Cette motion s’inspirerait des stratégies déjà déployées dans plusieurs villes telles qu’Ottawa, New York et Paris.

Dans cette motion, l’opposition propose tout d’abord l’application systématique d’une procédure de dératisation dès que des travaux impliquent l’ouverture du système des égouts.

Les rats s’échappent facilement lors de tels travaux et c’est là où il faut absolument travailler et agir en prévention, estime la porte-parole de l’opposition en matière d’environnement, Stéphanie Valenzuela.

L’opposition demande à l’administration Plante de revoir le système de gestion des déchets domestiques et commerciaux ainsi que de remplacer les poubelles ouvertes des lieux publics par des poubelles fermées tout en augmentant la fréquence des brigades de propreté, et ce, même en hiver.

«La propreté est un enjeu extrêmement important à Montréal en ce moment, où on voit vraiment un gros laisser-aller de la part de l’administration Plante, constate Stéphanie Valenzuela. Pour citer le maire de New York, notre ville mérite mieux que les rats, les graffitis et la saleté.»

Enfin, la motion propose le lancement d’une campagne de sensibilisation ciblée auprès des commerçants du secteur de l’alimentation pour limiter la présence de déchets organiques dans l’espace public tout en invitant les citoyens à signaler automatiquement la présence de rats.

Le cabinet de la mairesse explique recevoir avec «grande ouverture» la motion que l’opposition présentera lors de la prochaine séance du conseil.

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