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Les élèves immigrants réussissent bien à Montréal

Selon Statistiques Canada (2006), environ 3,2 % des enfants canadiens ont un trouble d’apprentissage. Photo: Capture d'écran site Institut des troubles d'apprentissage.

En dépit des traumatismes, de l’isolement ou des interruptions scolaires, les élèves immigrants en classe d’accueil réussissent à tirer leur épingle du jeu à Montréal. C’est ce qu’indiquent les résultats préliminaires d’une étude menée depuis février 2022 par la titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’école, Isabelle Archambault, dans trois Centres de services scolaires de Montréal.

Au total, 119 élèves en provenance d’Afrique, de l’Amérique latine et des Antilles – en grande majorité d’Haïti – ont été rencontrés et interrogés dans leur langue maternelle. Les chercheurs doivent de nouveau les rencontrer ce printemps afin de conclure l’enquête.

Les résultats préliminaires montrent que la plupart des jeunes issus de l’immigration réussissent bien et arrivent à cheminer dans le système éducatif sans difficulté majeure. «Ils sont très motivés et engagés et accordent une importance à l’école, et cela se traduit par un taux de réussite élevé, même s’il quelques-uns réussissent moins bien», observe Isabelle Archambault, en entrevue avec Métro.

Transition et santé mentale

«Ce que nos résultats préliminaires montrent, c’est le rôle important que jouent les enseignants des classes d’accueil au moment de l’arrivée des élèves, ainsi que le soutien scolaire et émotionnel, indique Isabelle Archambault. Les jeunes parlent beaucoup de ça.»

Les jeunes trouvent importante la présence de camarades qui parlent leur langue, ce qui leur permet de socialiser rapidement. Toutefois, malgré une disponibilité de certains services, comme l’aide aux devoirs, le tutorat, l’accompagnement, le bien-être et un service en santé mentale, les élèves sont moins enclins à les utiliser, constatent les chercheurs.

Beaucoup de jeunes nous rapportaient qu’ils connaissaient les services, mais qu’ils n’étaient pas intéressés. Il y a des tabous par rapport à la question de santé mentale chez eux. Il y a des parents qui sont réticents par rapport à ces enjeux-là.

Isabelle Archambault, titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’école

La transition de classe d’accueil à classe régulière est également à améliorer, selon la chercheuse. Certains élèves ne comprennent pas les longs délais et ne sont pas bien informés du processus, indique-t-elle.

Congrès sur les troubles d’apprentissage

Les résultats préliminaires de cette étude ont été présentés dans le cadre du 48e congrès de l’Institut des troubles d’apprentissage, auquel environ 140 experts internationaux et nationaux, dont Isabelle Archambault, étaient invités à offrir des conférences sur des thématiques très diverses et variées.

Selon Marie McAndrew, professeure à la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université de Montréal, «certains adolescents, dont ceux qui arrivent en cours de scolarité secondaire sans maitrise du français, présentent des besoins particuliers. Souvent orientés vers les classes d’accueil, plusieurs d’entre eux doivent apprendre la langue tout en surmontant certains défis liés à l’immigration.»

Selon des données de 2006 de Statistiques Canada, environ 3,2% des enfants canadiens ont un trouble d’apprentissage. Cela représente environ 1 enfant sur 31, soit environ un élève par classe.

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