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Faites pas ce que je fais…

La première fois que j’ai mis les pieds au Forum, c’était pour un match des Canadiens Junior en 1969. J’étais alors très ti-cul et mes pieds étaient en fait chaussés de bottes d’hiver en caoutchouc brun. À l’époque, cette équipe attirait régulièrement plus de monde que le vrai gros club de la LNH.

Les meilleurs joueurs étaient Réjean Houle (un futur Maurice Richard selon l’avis des experts…), Marc Tardif et Gilbert Perreault. Mais ceux qui remplissaient la place et qui faisaient vendre des billets s’appelaient André «The Moose» Dupont, Gary Connelly, le gros Lajeunesse et Allan Globensky. Des talents bruts. Mais avec un peu plus de brute que de talent si vous voyez ce que je veux dire… Dans les estrades, ce sont leurs noms que l’on scandait sans cesse. Et chacune de leurs présences sur la patinoire était dûment saluée par la foule en délire et se terminait habituellement après une généreuse distribution de taloches.

L’autre soir, quand on a présenté les joueurs au Centre Bell, George Parros a lui aussi été plus que chaleureusement accueilli par ses nouveaux fans. Deux heures plus tard, il gisait inerte, la face étampée sur la patinoire. Dans les gradins, un silence – lui aussi – glacial. Pendant quelques instants, j’ai cru qu’il s’était cassé le cou. Et même pire. A fallu attendre qu’il bouge un peu pour reprendre mon souffle.

Faut dire que j’étais là quand Chara a failli rendre Pacioretty paraplégique. Quand ces choses arrivent, ça nous scandalise, ça nous écœure et pourtant… Et pourtant, malgré toute ma sincère indignation, à chaque fois que les gants revolent, c’est plus fort que moi, j’allume. N’essayez pas de comprendre. On est plusieurs comme ça. Pas fier mais comme ça pareil…

Comme si on n’y croyait pas. Comme si le gars des vues passait par là. Quand on voit deux gars se féliciter en se tapotant l’épaule en direction du banc des punitions après s’être joyeusement fessé dedans, il y a de quoi supposer que tout n’est pas totalement vrai dans leur univers de matamores. Ils sont les premiers à l’admettre : il y a un code non écrit qui régit leur confrérie. Au bout d’un dixième affrontement entre les mêmes individus, on est en droit d’imaginer ce que l’on veut. Si la lutte est arrangée, pourquoi les batailles au hockey ne le seraient-elles pas? Ce qui nous déculpabilise totalement quand on se lève pour voir les goons se dévisser la tête.

Comme à la lutte, il arrive qu’un combattant se fasse prendre au jeu et tombe mal. Immanquablement, à chaque fois que ça arrive, on n’en revient pas. Bien sûr, on en profite pour se questionner à savoir s’il est éthique de laisser passer un rituel aussi barbare. On manifeste son dégoût sur Twitter, sur Facebook. À la taverne, on va s’asseoir avec les chums pour partager son désarroi et commander une tournée de bons sentiments. Jusqu’au moment où le match commence à la télé. Et, du moment qu’il y a un semblant de bataille, on réagit et pas nécessairement en accord avec nos belles résolutions flambant neuves.

Ça fait qu’on est pris pour repartir notre banque de bon sens qui vient de retomber à zéro. Aussi bien s’y faire, j’crois qu’on est faits comme ça finalement…

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On félicite : la nouvelle équipe l’émission de C’est juste de la TV à ARTV. Sont bien bons. Allumés, pertinents, préparés. N’y manque que Thérèse Parisien sur une base permanente et le portrait serait complet.

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On se demande : si la campagne du candidat Marcel Côté à la mairie de Montréal n’est pas déjà terminée…

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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