Tout pour gagner

Il n’y a pas si longtemps, une place en séries éliminatoires paraissait un beau mirage pour l’Impact, qui semblait alors condamné à une (autre) traversée du désert.

Aujourd’hui, le onze montréalais a non seulement son laissez-passer pour l’après-saison, mais il y entre par la grande porte, ayant accroché le troisième rang de l’Est, synonyme de match de barrage à domicile, grâce à son plus récent succès signé Didier Drogba, face au Toronto FC.

Jeudi, l’Impact sera donc l’hôte de ce même TFC, pour le tout premier match éliminatoire disputé à Montréal depuis l’entrée du club en MLS. Avec une place en demi-finale d’association à la clé, ce duel saura certainement alimenter une rivalité qui s’intensifie saison après saison.

«Ce sera très difficile car, sur papier, cette équipe est meilleure que la nôtre, soulignait d’ailleurs Drogba après le match de dimanche. Toute la saison, ils ont été devant nous, et ils ont de grands joueurs, dont Sebastian [Giovinco], [Michael] Bradley et [Jozy] Altidore.»

S’il est vrai que les Torontois sont des adversaires de taille, n’allez pas croire un instant que Drogba les considère réellement au-dessus de son club, que ce soit sur papier ou non. En bon vétéran, il tente simplement de se dissocier de cette étiquette de candidat qui s’accole de plus en plus au Bleu-blanc-noir, aux quatre coins de la ligue, et de la pression qui vient avec.

Offensivement, le trio Bradley-Giovinco-Altidore a bel et bien fait trembler les défenses adverses en 2015, combinant pour 40 des 58 buts des leurs. Sur le plan défensif cependant, les Reds font bien piètre figure, avec 58 buts encaissés, le pire dossier de toute la MLS (à égalité avec New York City et Chicago).

De son côté, l’Impact affiche un dossier parfait de 5-0-0 à domicile, avec 13 buts pour et 5 buts contre, depuis que Biello a pris les commandes. Avec l’apport du 12e joueur, qui risque d’être encore une fois phénoménal en cette soirée historique, la tâche s’annonce drôlement corsée pour la visite!

Biello 2016
Didier Drogba est évidemment pour beaucoup dans la renaissance de l’Impact cette saison, mais il ne faut surtout pas sous-estimer l’influence de Mauro Biello.

Le Québécois a su remonter un vestiaire miné par la piètre gestion de Frank Klopas et le rallier à son projet. Alors que des noms tels que Carlo Ancelotti ou Fabio Capello résonnent en MLS, du côté de l’Impact on peut se permettre regarder passer la parade sans le moindre souci. Cette équipe, c’est bien celle de Mauro.

«Ce n’est pas possible que, peu importe si tu gagnes ou si tu perds, tu aies la même tête et que ça se passe de la même façon dans le vestiaire. Il faut te rebeller quand tu perds et être heureux quand tu gagnes, et c’est aussi ce que [Biello] a apporté», a dit le défenseur Laurent Ciman.