L’enseigne emblématique d’Archambault est retirée

Le retrait de l’enseigne emblématique d’Archambault, au coin des rues Sainte-Catherine et Berri, a causé une onde de choc lundi matin à Montréal.

Considérée comme un symbole montréalais par plusieurs, l’installation qui longe le bâtiment a été retirée par une équipe de techniciens, très tôt en matinée. Les piétons qui passaient par là ont pour la plupart été surpris par la décision, venue de nulle part selon plusieurs.

Jointe par Métro, la porte-parole du groupe Renaud-Bray/Archambault, Émilie L. Laguerre, a confirmé que ce sont les propriétaires eux-même qui ont demandé aux représentants de Renaud-Bray/Archambault de retirer l’affiche, ceux-ci n’étant plus propriétaires de cette partie du bâtiment. «On a tenté de la repositionner, de la placer ailleurs, mais ça n’a pas été possible, a-t-elle indiqué. On a dû la retirer, n’étant plus locataires. C’est légal, c’est lié à une fin de bail.»

Qub Radio, la nouvelle station numérique du groupe Québecor, occupe actuellement les locaux. L’entreprise y a aménagé une studio vitré au rez-de-chaussée, où se trouvait l’entrée principale du magasin Archambault, il y a quelques semaines à peine.

Selon Mme Laguerre, la Ville de Montréal se serait montrée intéressée à récupérer l’enseigne. «On a des échanges avec eux en ce moment même», a-t-elle reconnu au bout du fil.

La porte-parole dit se réjouir, malgré tout, du fait que plusieurs autres affiches d’Archambault aient été conservées dans le processus. «Sur les quatre enseignes qu’on a, on a réussi déjà à en conserver trois, soit en les repositionnant ou en les déplaçant», a-t-elle assuré, reconnaissant au passage le caractère emblématique que revêt le symbole d’Archambault à cette intersection.

La Ville réagit
La mairesse de Montréal Valérie Plante s’est dite quant à elle «très déçue» par la nouvelle, lundi en mêlée de presse. «C’est une affiche emblématique du centre-ville, donc c’est certain que ça m’attriste», a-t-elle convenu.

Elle a toutefois assuré que l’arrondissement de Ville-Marie avait déjà récupéré l’enseigne à l’heure actuelle. «Ils l’ont en leur possession. On avait été mis au courant de la situation il y a quelques semaines, et on a tout de suite pris des démarches pour la protéger et s’assurer que ça ne s’en aille pas aux poubelles», a-t-elle confirmé.

La Ville en serait à l’étape d’examiner où il est possible de relocaliser l’affiche, selon la mairesse. «Moi, j’aimerais que ça se retrouve sur un magasin Archambault, mais je ne sais pas si c’est possible, a-t-elle indiqué. En tout cas, j’invite nos partenaires privés à avoir cette conscience du patrimoine, de ces éléments architecturaux qui font l’identité de notre ville.»

Même si le propriétaire a agi de façon tout à fait «correcte et responsable», il faut avoir une réflexion à la grandeur de la ville de Montréal, selon la mairesse, sur la protection des enseignes patrimoniales.

La toile s’enflamme
La nouvelle a fait couler beaucoup d’encre, lundi, sur les réseaux sociaux. «Il ne faut surtout pas que l’affiche d’Archambault se retrouve au dépotoir. Québecor devrait l’entreposer jusqu’à ce qu’on lui trouve une seconde vie», a écrit un internaute sur Twitter, quelques minutes après le retrait de l’enseigne.