Julie Boulet quitte la vie politique

TROIS RIVIERES, Qc — Jugeant que «la motivation et l’énergie ne sont plus au rendez-vous», la ministre du Tourisme, Julie Boulet, a annoncé lundi matin qu’elle quittera la vie politique à la fin de son mandat.

«La politique a occupé une place importante dans ma vie, mais le rythme effréné, les horaires exigeants, la très grande disponibilité nécessaire pour bien faire mon travail m’ont amenée à prendre cette difficile décision», a-t-elle précisé lors d’un court point de presse, décrivant la politique comme étant «un chapitre important de (sa) vie».

Mme Boulet avait été élue pour la première fois députée de la circonscription de Laviolette aux élections partielles du 1er octobre 2001.

Au fil des ans, elle a occupé différentes fonctions au sein du gouvernement, notamment comme ministre des Transports, ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et ministre du Tourisme. Elle est en charge de ce dernier ministère depuis janvier 2016. Elle est également depuis de nombreuses années la ministre responsable de la région de la Mauricie.

Avant d’entrer en politique, elle était pharmacienne-propriétaire dans la ville de Saint-Tite.

Mme Boulet affirme s’être «pleinement réalisée» dans son travail. «Aujourd’hui, je peux quitter en me disant: « Mission accomplie! »», a-t-elle indiqué.

«Trouver les mots pour dire que je tourne la page, ce n’est pas facile. Je suis habitée par des sentiments contraires. Fierté d’avoir eu une vie professionnelle riche et exaltante, mais aussi, tristesse de quitter les concitoyennes et concitoyens qui sont pour moi comme une grande famille.»

Appelé à commenter le départ de sa ministre, le premier ministre Philippe Couillard a souligné que Mme Boulet «a énormément fait pour la Mauricie».

«Toute sa vie politique a été consacrée au développement de la Mauricie, et pour ça, et le Québec et la Mauricie doivent lui être immensément reconnaissants», a-t-il noté lors d’un point de presse à Saguenay.

La vague de départs s’amplifie

Mme Boulet s’est donc ajoutée lundi à la liste de plus en plus longue de ministres libéraux ayant choisi de ne pas briguer un nouveau mandat.

Quatre autres ministres — Stéphanie Vallée, Jean-Marc Fournier, Martin Coiteux et David Heurtel — avaient déjà annoncé qu’ils ne seraient pas de retour. Les ministres Geoffrey Kelley et Laurent Lessard sont de leur côté toujours en réflexion.

Le premier ministre Couillard refuse toutefois de voir un lien entre ces départs et les sondages montrant son parti tirer de la patte derrière la Coalition avenir Québec dans les intentions de vote.

«Je vous rappellerai qu’on avait commencé la dernière élection, (lors de laquelle) on a gagné un mandat majoritaire, avec 9 points de retard. On ne s’est jamais gouverné selon les sondages», a-t-il lancé.

M. Couillard voit même un bon côté aux départs de plusieurs de ses collègues d’expérience. «Ça permet de renouveler profondément l’équipe, et ça c’est bien.»

Pierre Giguère dans Laviolette-Saint-Maurice?

Pierre Giguère pourrait maintenant prendre la place de Julie Boulet à titre de candidat dans la circonscription de Laviolette-Saint-Maurice.

L’actuel député de Saint-Maurice avait dû laisser la place à Mme Boulet comme candidate dans la circonscription fusionnée à la suite du redécoupage de la carte électorale. Sans confirmer que M. Giguère serait choisi candidat dans Laviolette-Saint-Maurice, Philippe Couillard a insisté sur l’importance de reconnaître la loyauté dans son équipe.

«Pour moi, la loyauté en politique, c’est une qualité fondamentale», a expliqué le premier ministre.

«Alors la loyauté envers Mme Boulet, qui avait 17 ans d’ancienneté, imposait que ce soit elle qui porte les couleurs. (Comme elle a) décidé de se retirer, je vous dirais que la loyauté envers M. Giguère, qui était notre excellent député également dans la région, doit s’imposer. Mais vous verrez dans quelques heures.»