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WD-40: Tout pour le rock

Photo: Josie Desmarais/Métro

Il en a coulé de la bière dans le fleuve depuis les débuts de la formation WD-40, en 1993, au Quai des Brumes. Plus aguerris que jamais, les trois gus ses s’apprêtent à dégoupiller leur récent La nuit juste après le déluge, vendredi soir, à l’occasion de Montréal en Lumière. Bang!

«Pendant mes années difficiles, j’allais Au Petit Extra, le restaurant adjacent à la salle du Lion d’Or, et on me filait une soupe, un plat… Ils m’ont toujours encouragé», se souvient Alex Jones.

Le chanteur, bassiste et parolier de WD-40 ajoute qu’avec Les Foufounes électriques, Le Lion d’Or est l’endroit le plus chargé d’histoire en général, et de souvenirs pour lui et ses deux acolytes.

«Pourquoi aller voir le spectacle de WD-40? Parce que, quand je joue, je joue ma vie. C’est d’ailleurs ce que j’ai répondu à mon frère Jean-Loup (aussi guitariste du groupe) qui s’étonnait de me voir nerveux avant de monter sur scène lors du lancement de l’album.» – Alex Jones, membre du trio WD-40, qu’il forme avec Jean-Loup, donc,  et le batteur Hugo Lachance.

Au cours du spectacle de vendredi soir, ces derniers entendent jouer la quasi-totalité de leur dernier brûlot, La nuit juste après le déluge, lancé dans ce même Lion d’Or en octobre dernier. «On va refaire sensiblement le même spectacle que lors du lancement. On a toujours notre quart d’heure country et on fera nos grands classiques, comme Gramme de mort, Fantastik Strapagosse, Et les chiens hurlèrent jusqu’à l’aube et autre Tout pour le rock», poursuit. Lui qui, tout en appuyant les divers mouvements de libération de la parole et en s’opposant à toute forme de violence sexuelle, estime que notre époque suinte la rectitude politique.

«Ce n’est pas un bon moment pour se sortir la graine sur le stage, rigole le punk rockeur, précisant que, de toute manière, il ne le fait plus.

«Reste que, c’est un peu abusif. Quand c’est rendu que Jerry Seinfeld ne veut plus aller faire de show dans les universités aux États-Unis par crainte des étudiants qui manifestent, c’est grave», poursuit Alex, qui chantait jadis les louanges de sa «belle grosse squaw d’Amos». Ce qui lui valut d’ailleurs d’être chaleureusement accueilli par des autochtones de cette région de l’Abitibi, qui avaient bien apprécié la chanson Souvenir d’Amos, se remémore l’artiste, qui connut un passage à vide, il y a quelques années, faisant alors craindre le pire à nombre de ses fans.

Parlant de moments difficiles, le titre du dernier album La nuit juste après le déluge fait référence au célèbre déluge qui a frappé le Saguenay, en 1996, mais aussi, de façon métaphorique, à sa vie sentimentale. D’ailleurs, pour la première fois de sa carrière, le bourru mais sympathique personnage lance à celle qui l’avait alors quitté un retentissant «Je t’aime» dans la pièce D’aussi loin.

«L’idée du titre m’est venue quand je me suis rappelé une scène où j’étais dans un chalet à Sainte-Rose-du-Nord. La route était fermée à la circulation. Je suis allé me balader en vélo de montagne et je pédalais au milieu des étoiles sur l’asphalte mouillé avec des épinettes de chaque côté, sans tenir le guidon et sans avoir peur de croiser un véhicule. Il régnait alors un calme absolu, c’était comme si je pédalais dans l’immensité. J’ai vécu un moment de grâce incroyable. Et ce moment m’est revenu 20 ans plus tard et m’a inspiré ce chef-d’œuvre qui est aussi la chanson-titre de l’album.»

Pour la petite histoire, cela a certes demandé beaucoup d’efforts à celui qui est «Né pour être sauvage», mais ce fut payant, car oui… sa belle est revenue!

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