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«Rire sans tabous» : les nuances de Jean-François Mercier

Fugueuse

Cet automne, la chaîne Z et Jean-François Mercier ont poursuivi leur collaboration alors que l’humoristique un peu caustique a ajouté un chapitre à ses rencontres plus humaines après ses aventures dans les coulisses de bars de danseuses de la province.

Rire sans tabous, c’est huit épisodes d’une heure durant lesquelles Mercier fait la rencontre de gens avec des difficultés ou des différences afin d’établir que oui, dans le bon contexte, on peut rire de tout. Pour se faire, il va jaser pendant quelques jours avec ces gens qu’ils rencontrent avant de présenter un numéro sur scène avec des blagues écrites après ces rencontres.

Mercier traite ainsi de la pauvreté, de l’obésité, des maladies mentales, des handicaps, des différences culturelles et j’en passe. C’est habile dans l’approche, mais pas toujours dans les détails.

Rire sans tabous
Rire sans tabous

On peut rire de tout

J’ai bien aimé mes visionnements de Rire sans tabous en raison de l’approche humaine de Mercier. Au-delà du «gros cave» qu’il présente sur scène depuis plusieurs années, l’humoriste devenu animateur est à l’écoute d’individus qu’il ne côtoie pas d’ordinaire. Ça fait aussi du bien de sortir du bottin de l’UDA pour faire des rencontres à la télé, une belle ouverture de la production qui ne repose pas son concept sur les vedettes affiliées.

Avec l’humanité au centre du propos, l’humour de Mercier peut naviguer sans soucis et, à l’occasion, toucher la cible. C’est moins peaufiné qu’un numéro d’humour travaillé et rôdé plusieurs fois, mais ça a son charme.

Par contre, la production a un peu la main lourde sur le mélodramatique et la musique d’accompagnement durant les témoignages des invités. Ça fait un peu cheap comme habillage quand on pourrait se contenter d’écouter les gens sans ponctuer leurs histoires d’une lourde trame sonore et d’effets musicaux. Ça vient que ça agace un brin, mais jamais assez pour ne pas terminer un épisode. Heureusement d’ailleurs.

Sur papier, il n’y avait rien dans cette nouveauté pour écrire à sa mère. Un projet d’humour parmi les dizaines produites annuellement. Mais Jean-François Mercier tire son épingle du jeu et démontre qu’on peut mener d’une main de maître un projet sans tambour ni trompette.

Du beau travail et une belle découverte – sur Z en rattrapage pour les abonnés à la chaîne.

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