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Claude Belzil : plus de 20 ans de passion pour l’histoire de Pointe-aux-Trembles

Claude Belzil
M. Belzil est bénévole depuis près de 25 ans à l'Atelier d'histoire. Photo: Coralie Hodgson, Métro Média

Après plus de 20 ans d’implication au sein de l’Atelier d’histoire de la Pointe-aux-Trembles, Claude Belzil se retire de la présidence de l’organisme et prépare sa relève. Connu pour avoir sauvé le moulin de Pointe-aux-Trembles, le passionné de patrimoine aura contribué à la sauvegarde de l’église Sainte-Germaine-Cousin, à la mise sur pied des croisières patrimoniales, mais surtout à transmettre son savoir et sa passion pour l’histoire du quartier.

Si Claude Belzil est aujourd’hui une référence en matière de patrimoine pointelier, rien ne semblait prédestiner l’homme formé en travail social à devenir un expert de l’histoire du quartier où il a emménagé en 1989.

«Quand j’ai pris ma retraite en 1996, je voulais participer à des fouilles archéologiques en Europe, ou en Égypte. […] J’ai raconté ça à [Maurice Vanier, ex-directeur du Centre Roussin], et il m’a dit: “Claude. J’ai des boîtes que je voudrais que tu fouilles”», rit-il.

C’est ainsi que M. Belzil s’est plongé dans la découverte du patrimoine et des archives de l’histoire de Pointe-aux-Trembles, et a relancé l’Atelier d’histoire en 1998, en vue du 325e anniversaire de Pointe-aux-Trembles.

Conservateur, puis président de l’organisme de 2018 à mars 2022, il s’est découvert au fil du temps un attachement pour l’histoire du quartier, tout en mettant en place « une équipe de gens compétents».

«Claude a fait preuve d’un leadership extraordinaire. Il a réussi à regrouper un nombre de personnes très différentes, toutes assez fortes. […] Mais il ne s’est jamais approprié les réussites des gens autour de lui», soutient l’historien Pierre Desjardins, qui le remplace depuis peu à la présidence de l’Atelier d’histoire.

Un amour du fleuve et des moulins

M. Belzil se dit particulièrement fier d’avoir convaincu la Ville d’acquérir le moulin de Pointe-aux-Trembles en 2001. La Société Magnus avait mis en vente sa maison funéraire et le moulin qui occupaient le même terrain.

Le moulin à vent construit en 1719 a ensuite été restauré, et un parc patrimonial a été aménagé, au grand bonheur de celui qui a été président de l’Association des moulins du Québec.

«C’est Claude qui a sauvé le moulin, à toutes fins pratiques», soutient Pierre Desjardins.

Un autre moment fort pour M. Belzil est d’avoir travaillé avec le comité consultatif d’urbanisme de l’arrondissement pour bloquer la démolition de l’église Sainte-Germaine-Cousin en 2006. Grâce à l’implication d’autres acteurs dans le dossier, la structure de l’église est aujourd’hui préservée sur le site de la Corporation Mainbourg et est devenue «un projet extraordinaire», croit-il.

«On a fait un gros coup dans les deux cas. On n’a pas fait ça en pitchant des roches et en se promenant avec des pancartes, mais en rencontrant des décideurs.»

Passionné du fleuve, M. Belzil a également mis sur pied les croisières patrimoniales avec l’arrondissement en 2011, et travaillé à la création de l’écomusée au Centre Roussin, inauguré en 2015.

On peut d’ailleurs y observer des maquettes qu’il a créées du Vieux village de PAT et du moulin à vent, un témoignage de son «côté artistique» plus méconnu, souligne Pierre Desjardins.

Assurer la relève

Après de nombreuses heures de bénévolat, la rédaction de cinq monographies sur Pointe-aux-Trembles et la réalisation de nombreux projets, l’homme de 82 ans a toutefois «besoin d’un peu de souffle». Bien qu’il ait quitté la présidence en mars, il reste administrateur au sein de l’atelier.

Plusieurs membres de l’atelier frôlent d’ailleurs les 80 ans, et M. Belzil espère que l’organisme saura attirer «de jeunes retraités», pour assurer la relève.

Déplorant le peu d’intérêt manifesté par les écoles pour développer des projets en la matière, il croit aussi que l’Atelier devra «travailler fort» dans les prochaines années pour intéresser plus les jeunes à l’histoire de leur quartier.

«Il y a eu plusieurs événements importants. Le débarquement de l’armée anglaise s’est fait ici. […] Mais aussi, pendant 300 ans, c’étaient des terrains agricoles. En contrecoup, quand il y a un arbre, une plante, avant de l’arracher ou le couper, ça laisse encore une trace qui pousse dans notre milieu.»

Reconnaissance

La Ville a remis à Claude Belzil une mention d’honneur pour la mise en valeur du patrimoine montréalais en 2011, dans le cadre de l’Opération patrimoine architectural de Montréal.

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