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L’épicerie Valmont sur la rue Ontario poursuivie pour 15 000$

Depuis le 26 mai, un dispositif a été installé autour du condenseur dans le but de réduire les nuisances sonores causées par l’appareil. Photo: Jason Paré/Métro Média

L’épicerie Valmont sur la rue Ontario est poursuivie pour 15 000$ par deux résidents de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Cette demande de dédommagement est motivée par le bruit provoqué par un condenseur situé sur le garage de l’immeuble à condos où est situé le commerce, ainsi que le logement des deux résidents.

Le litige a commencé avant même l’inauguration de cette nouvelle épicerie de la promenade Hochelaga cet automne lorsque des voisins se sont plaints sur les réseaux sociaux du bruit «quasi insupportable» généré par le condenseur.

«Ces appareils ventilent la chaleur du magasin vers l’extérieur, mais dès leur installation, la semaine dernière, j’ai reconnu que leur bruit n’était pas supportable pour les voisins», avait déclaré en novembre le propriétaire de l’épicerie, Yves Landry.

Ce dernier affirmait être à la recherche de solution pour satisfaire les résidents incommodés par la situation, mais sept mois plus tard, le mécontentement perdure.

Un bruit de tondeuse

La partie demanderesse, composée de Florence Longpré et de Pascal Cameron, n’a pas souhaité répondre aux questions de Métro, mais on peut lire dans les documents déposés le 31 mai à la Cour des petites créances qu’une somme de 15 000$ est réclamée pour les troubles et les inconvénients subis, mais également pour les frais encourus par le couple ayant dû se reloger temporairement dans un autre appartement, afin de leur permettre de poursuivre leurs activités professionnelles «sans subir le bruit incessant».

Alexis Gonçalves n’habite pas dans le même immeuble à condos que les plaignants, mais la fenêtre de sa chambre est dirigée vers le condenseur du Valmont. Il est donc lui aussi incommodé par le bruit provoqué par l’appareil qu’il compare à celui d’une «tondeuse John Deere».

«Quand ç’a été installé, les premières nuits, c’était invivable. Ma copine et moi, on n’a pas dormi. Mon voisin d’en dessous aussi.»  

Il raconte que ce voisin a quitté son logement il y a plus d’un mois. Si la situation ne s’améliore pas, il ne prévoit pas renouveler son bail l’année prochaine.

Syndicat de copropriété

Le syndicat de copropriété a, au départ, accepté que le condenseur soit installé sur le toit du garage, mais dans la mise en demeure envoyée à M. Landry le 11 mai, l’avocat indique que sa cliente «n’admet toutefois par le bien-fondé de cette autorisation». 

Une mise en demeure a d’ailleurs été envoyée par le syndicat de copropriété le 8 décembre 2020, invitant M. Landry à «renégocier une nouvelle entente pour relocaliser votre condenseur», révoquant la précédente puisque «la quiétude des résidents n’a pas été respectée.»

Joint par Métro, l’ancien président du syndicat de copropriété, Benjamin Gaudette, n’a pas voulu commenter l’affaire, prétextant ne plus habiter à cet endroit.

Interrogé sur cette question, l’arrondissement de MHM a indiqué que «peu importe une autorisation donnée ou non par le syndicat, la réglementation interdit clairement l’installation à cet endroit.»

«Ce n’est pas un facteur qui rentre en ligne de compte pour l’analyse du dossier pour la Ville. Les travaux ont été effectués sans permis», a précisé l’agente de recherche de MHM, Julie Bellemare.

Dans les courriels de l’ingénieur de la Ville de Montréal, Renaud Allard, déposés en preuve dans la poursuite, on peut lire qu’en janvier, M. Landry et M. Gaudette avaient considéré l’idée de déplacer le condenseur sur le toit de l’immeuble à condos, mais il semble finalement que cette solution ait été écartée par les ingénieurs embauchés par le propriétaire du Valmont.

«Les ingénieurs ont informé le propriétaire que cette option n’était pas viable et ni le propriétaire, ni le syndicat n’ont souhaité aller en ce sens», a indiqué Mme Bellemarre.

Elle ajoute que depuis le 26 mai dernier, un dispositif a été installé par-dessus le «compresseur», une mesure temporaire pour dévier et amoindrir le bruit. Le propriétaire disposerait de 90 jours, à partir de cette date, pour trouver une solution permanente aux nuisances causées par son installation.

Concernant cette «mesure temporaire», M. Gonçalves affirme n’avoir constaté aucune amélioration. Le propriétaire du Valmont, Yves Landry, n’a pas retourné les appels de Métro.

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