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Décontamination de sols: Québec et Montréal ne sont pas au diapason

Les modalités de la décontamination des sols causent des frictions entre Montréal et Québec. Photo: Archives/Métro

Chantal Rouleau, ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, a écorché la gestion de l’administration de la mairesse Valérie Plante, notamment en ce qui concerne la décontamination des sols dans l’est de la ville. Réactions.

Dans une entrevue accordée à La Presse, Mme Rouleau a affirmé que «la mairesse (Valérie Plante) n’a pas la note de passage pour la décontamination dans l’est de Montréal. (…) On devrait voir en ce moment des terrains être décontaminés, mais ce n’est pas le cas».

Elle réagissait aux critiques de la mairesse de Montréal face au budget provincial dévoilé le 25 mars. Celle dernière réclamait la seconde enveloppe de 100 M$ promise par Québec pour la revitalisation de l’Est.

Caroline Bourgeois, responsable de l’est de Montréal au comité exécutif de la Ville, réfute l’idée selon laquelle Montréal «dormirait» sur la première enveloppe que Québec a octroyée à la Ville en 2019 à la suite d’une entente avec Québec pour la revitalisation de l’est.

La mairesse de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles rappelle que des travaux de réhabilitation ont été entamés l’automne dernier sur des terrains municipaux du Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île (SIPI).

Or, malgré les «multiples» appels de la Ville et les incitatifs financiers mis de l’avant, pour l’instant, elle concède que les projets venant du secteur privé tardent toujours. Un seul dossier a été déposé, une situation que Mme Bourgeois attribue, entre autres, à la pandémie.

«Je comprends que ça peut entraîner des difficultés et quelques frustrations. (…) L’idée ce n’est pas de dire vite, on dépense tout, et on planifie tout. Il faut que ce soit fait intelligemment».

Deux enveloppes différentes

Mme Bourgeois ajoute que la Ville souhaite que la deuxième enveloppe ait une finalité différente de la première. L’idée serait qu’elle serve à dénouer l’impasse des terrains appartenant à des pollueurs, notamment Esso et Suncor. L’enveloppe aurait ainsi des critères et modalités différents de la première.

«Ce n’est pas vrai qu’on va donner 100 M$ comme ça et qu’on va donner un bar ouvert à des entreprises qui ont pollué elles-mêmes leur terrain et qu’on va leur dire: prenez l’argent public.»

Dans ce contexte et alors que l’arrivée prochaine du REM de l’Est risque de faire monter l’engouement pour le secteur, elle juge primordial que Québec et Montréal travaillent dès maintenant à une trouver une solution afin de «ne pas se retrouver dans la même situation qu’on a depuis 40 ans» avec ces terrains contaminés.

Une annonce politique?

La déclaration de Chantal Rouleau est survenue la veille de l’annonce du retour de Denis Coderre dans la course à la mairie de Montréal, dévoilée sur les ondes de Tout le monde en parle ce dimanche.

Danielle Pilette, professeure associée au département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale de l’UQAM, rappelle que Mme Rouleau a travaillé durant quelques années dans les rangs de Denis Coderre lorsqu’elle était mairesse de Rivière-des-Prairies – Pointe-aux-Trembles, ce qui la rend probablement «plus proche idéologiquement» de lui que de Valérie Plante.

Elle ajoute que les élections provinciales auront lieu «très bientôt», soit en octobre 2022. À son avis, si Chantal Rouleau souhaite être réélue, elle devra dès maintenant donner plus de visibilité à sa fonction de ministre responsable de la Métropole.

«Si elle veut rester utile au gouvernement du Québec, elle doit se rendre utile maintenant. Ça implique de défendre le budget qui a été présenté».

Des considérations auxquelles Mme Bourgeois ne souhaite pas s’attarder, «campagne électorale ou pas».

«Dans l’est de Montréal, on n’a pas avancé pendant plusieurs décennies parce qu’on avait des chicanes entre nous. Là, on a la chance d’avoir une ministre de la métropole, et une mairesse qui croient dans l’est de Montréal. Il faut en profiter».

Au moment d’écrire ces lignes, le cabinet de Mme Plante n’avait pas commenté.

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