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Revitalisation de l’Est: la Ville décontaminera ses terrains municipaux

Un des neuf terrains municipaux est situé face à l'Institut Pinel sur le boulevard Henri-Bourassa. Photo: Coralie Hodgson/Métro Média

Plus d’un an et demi après avoir conclu une entente avec Québec pour la revitalisation de l’Est, Montréal entreprend des travaux de décontamination sur neuf terrains municipaux. Une initiative que la Ville aimerait d’ailleurs voir le secteur privé imiter.

D’ici la fin de 2022, Montréal prévoit décontaminer 4 millions de pieds carrés de sols situés dans le Secteur industriel de la Pointe-de-l’Île (SIPI), principalement près de l’axe Nord-Sud du boulevard Saint-Jean-Baptiste à RDP-PAT.

Ces terrains représentent d’ailleurs 94% des sols municipaux contaminés dans le SIPI et l’Assomption-Sud-Longue-Pointe, souligne Caroline Bourgeois, responsable du développement économique dans l’est de Montréal au comité exécutif de la Ville. Rappelons qu’en 2019, Québec avait attribué une enveloppe de 100 millions de dollars à Montréal pour la décontamination, le réaménagement et la revalorisation des terrains de ces deux secteurs.

Or, la décontamination de ces terrains s’amorce alors qu’aucun projet concret n’y est encore prévu, souligne Mme Bourgeois. L’objectif est donc de «rétablir l’attractivité du secteur industriel de la Pointe-de-l’Île» et d’y attirer des projets.

«Est-ce que ce sera la Ville par la suite qui va garder le terrain pour le développer? Est-ce que ça va être à l’entreprise privée à qui on pourrait vendre? Ça reste des possibilités», émet-elle.

Encourager les projets du secteur privé

Robert Coutu, maire de Montréal-Est, se réjouit de la nouvelle, qu’il «attendait depuis longtemps». Il invite d’ailleurs le secteur privé à «en faire autant», soulignant que la majeure partie des 45 millions pieds carrés contaminés appartient à des sociétés privées.

Même son de cloche pour Christine Fréchette, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de l’est de Montréal, qui salue «l’excellente nouvelle». Faisant écho aux propos de M. Coutu, elle rappelle que l’enveloppe de 100 millions de dollars octroyée par Québec est également destinée au secteur privé.

C’est d’ailleurs le message que souhaite passer la Ville. «On veut donner le coup d’envoi pour inciter les propriétaires privés pour leur dire: il y en a de l’argent », souligne Mme Bourgeois.

Depuis mars, un programme de la Ville rembourse d’ailleurs jusqu’à 75% des dépenses liées à la décontamination des sols et à la réhabilitation des terrains pour les acteurs privés non pollueurs.

Pourtant, note Mme Bourgeois, seul un projet venant du secteur privé aurait été déposé. Il est présentement à l’étude.

Encore plusieurs enjeux

Le gros «nœud à dénouer» dans ce dossier restera celui des terrains contaminés appartenant aux pétrolières Esso et Suncor, croit Mme Bourgeois. Ceux-ci représenteraient 50% des terrains contaminés.

«C’est des terrains vraiment stratégiques, et un passif énorme. C’est l’enjeu majeur pour dénouer ce problème.»

Robert Coutu et Mme Bourgeois rappellent par ailleurs que le manque d’infrastructures dans l’Est reste un frein au dépôt de projet. Une situation que n’arrange pas la pandémie et le ralentissement économique qui s’ensuit.

C’est donc dans ce contexte que Mme Bourgeois espère que plus de financement soit accordé à la revitalisation de l’Est. À cet effet, elle souligne «travailler fort», pour que la deuxième enveloppe de 100 millions pour la revitalisation de l’Est promise par Québec soit octroyée à Montréal.

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