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Le journaliste Patrick White lève le voile sur Henry Daniel Thielcke

L'auteur et journaliste Patrick White.
L'auteur et journaliste Patrick White. Photo: Gracieuseté

Patrick White a fait carrière dans les médias pendant une trentaine d’années. Au cours de cette période, il a notamment évolué au sein de CTV News, Reuters, La Presse canadienne et au Huffington Post Québec, qu’il a fondé. Au cours du mois de janvier, le journaliste de vocation a toutefois concrétisé un rêve qu’il caressait depuis plus de vingt ans: il a fait paraître Henry Daniel Thielcke. La vie d’un peintre royal méconnu, un ouvrage qu’il qualifie de «devoir de mémoire».

Pour l’auteur, qui vit à Rosemont et qui est professeur de journalisme à l’UQAM depuis 2018, le livre se veut à la fois un devoir de mémoire envers les chercheurs en histoire de l’art David Karel et Annie Fraser, tous deux aujourd’hui décédés, et à l’égard d’un personnage historique méconnu. «C’était aussi un devoir de mémoire pour ce peintre, qui a passé presque 25 ans au Québec, qui est né à Buckingham Palace et dont le roi a payé les études […] Je me suis dit qu’on ne pouvait pas laisser tomber son histoire et qu’il méritait d’être connu», indique-t-il. En fin de compte, c’est près de 25 ans qui ont été consacrés à la réalisation de l’ouvrage.

La vie et la carrière d’Henry Daniel Thielcke ont en effet de quoi impressionner. Le peintre est né à Londres en 1788 et est décédé à Chicago en 1874. En Angleterre, il a vécu à la cour du roi et a peint de nombreux portraits de membres de la famille royale. Après un exil d’une dizaine d’années en Écosse, Thielcke a par la suite vécu de 1832 à 1854 au Canada, avant de passer les 20 dernières années de sa vie aux États-Unis. En plus d’être portraitiste, il était également graveur et miniaturiste.

Au Québec, le peintre se voit notamment offrir par le chef du Parti patriote, Louis-Joseph Papineau, l’occasion de travailler dans les locaux du Parlement de Québec de l’époque. Pendant un moment, il sera également membre de la Société littéraire et historique de Québec et professeur de français dans la Vieille Capitale. Au total, ce sont des dizaines de tableaux et d’œuvres qu’il laisse derrière lui, dont certains se trouvent aujourd’hui dans des institutions comme le Musée de la civilisation, le Musée McCord, la National Portrait Gallery de Londres ou encore le Royal Ontario Museum.

Présentation d’un chef nouvellement élu au conseil de la tribu huronne de Lorette. 1840-1841. Musée du Château Ramezay, Montréal.

L’œuvre journalistique ultime?

Pour écrire son livre, Patrick White a passé d’innombrables heures à étudier la vie du peintre et a également eu l’occasion de rencontrer certains de ses héritiers. Le rythme de son travail d’auteur a grandement différé de celui de son métier de journaliste.

«J’ai toujours travaillé dans l’actualité au quotidien, tandis que pour le livre, j’ai étalé la recherche sur quinze ans, souligne l’auteur. C’était un processus difficile, avec la recherche, l’écriture et des informations contradictoires, comme certains documents dataient de 200 ans et que des dates se contredisaient… Il fallait tout vérifier. C’est vraiment une enquête journalistique de longue haleine et c’est ce que j’ai apprécié.» 

Si la recherche pour le livre a nécessité de nombreuses années, sa rédaction, elle, a été l’affaire d’environ trois semaines. Il est à noter que Patrick White avait déjà fait paraître un autre livre, Le Village CNN, en 1997. L’ouvrage portait sur la crise des agences de presse dans les années 1990.

Une fenêtre sur l’histoire québécoise

Dans Henry Daniel Thielcke. La vie d’un peintre royal méconnu, Patrick White traite évidemment presque exclusivement du peintre anglais, mais offre aussi par la bande un aperçu intéressant du Québec du 19e siècle. L’auteur glisse en effet de nombreux détails sur la Ville de Québec de l’époque ainsi que sur ses notables anglophones. «On a un beau patrimoine au Québec, on a une histoire importante, insiste-t-il. On ne valorise pas assez notre patrimoine culturel, comme la peinture ou l’histoire de l’art. De déterrer tout ça, c’est une bonne chose, parce que ça nous fait redécouvrir l’histoire du Québec aussi.»

On en apprend ainsi au fil du livre sur la vie en société à Québec, sur les institutions de la Ville, dont certaines perdurent encore et sur d’autres détails de la vie du peintre, comme sur sa rivalité avec le peintre Antoine Plamondon.

Si son ouvrage vient d’être rendu disponible, Patrick White n’exclut pas de publier d’autres livres dans l’avenir. Il espère cette fois que l’attente avant la parution de sa prochaine publication soit de moins de 25 ans.

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