Sainte-Justine offre son grand cœur à l’Éthiopie

Ce jeune enfant souffrant d’une malformation cardiaque a été soigné par l’équipe des Drs Joaquim Miro et Nancy Poirier.

Voilà neuf ans que la mission Sainte-Justine au cœur du monde opère ses miracles en Afrique, partageant son expertise en cardiologie avec des équipes locales pour qu’elles aussi apprennent à réparer les cœurs brisés des enfants. Après avoir changé des vies au Maroc et en Égypte, ce sera bientôt au tour de l’Éthiopie de profiter du savoir-faire de l’équipe de l’hôpital montréalais.

«Parmi les 91 millions d’habitants du pays, on estime qu’environ 400 000 personnes sont porteuses d’une maladie cardiaque, affirme le Dr Joaquim Miro, qui a co-fondé les missions du CHU Sainte-Justine avec sa collègue, la chirurgienne cardiaque Nancy Poirier. Le centre de cardiologie dans lequel nous nous rendrons est le premier, et donc le seul, en sol éthiopien.»

L’Éthiopie, qui consacrait en 2013 un maigre 52 $ par habitant pour assurer la santé de sa population, croupit entre l’Afghanistan et le Zimbabwe sur la liste du développement humain dressée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Coincée au 173e rang sur 186 pays, l’Éthiopie figure parmi les cancres mondiaux en matière de santé.

Pour soulager à son échelle les besoins de la population éthiopienne, l’équipe de spécialistes bénévoles rassemblée par les Drs Miro et Poirier prévoit opérer 70 patients au cours des deux premières semaines de sa mission, qui devrait s’échelonner sur quatre ans. L’équipe prévoit partir une première fois le 25 avril prochain.

«C’est une goutte d’eau dans l’océan, admet celui qui a consacré près de 30 années de sa vie à soulager la misère et qui continue de le faire, auprès des enfants de Sainte-Justine et du monde. Mais le but de nos missions, c’est d’aider les équipes locales à se mettre en place. Au Maroc et en Égypte, certains hôpitaux que nous avons formés opèrent maintenant jusqu’à 1000 patients par année, soit beaucoup plus que nous pouvons le faire à Sainte-Justine!»

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Pour aller verser cette goutte salvatrice en Éthiopie, Sainte-Justine au cœur du monde ne compte sur aucune subvention gouvernementale. Les coupes importantes qui ont été effectuées au cours des dernières années dans l’aide internationale ont fait mal, si bien que l’équipe dépend entièrement de la bonne volonté populaire pour poursuivre son œuvre.

«Nous avons besoin d’un budget de fonctionnement annuel qui oscille entre 60 000$ et 100 000$ pour l’Éthiopie, explique le Dr Miro. Quand Métro lui demande si le découragement le saisit devant l’ampleur de la tâche, l’admirable docteur devient lumineux. «Vous savez, n’importe qui qui, comme moi, s’est dédié pendant 30 ans à l’humanitaire vous le dira: si on ne retirait pas plus que ce qu’on donne, on se ruinerait émotivement. Même si je réalise parfois, en revenant à Montréal, que ce nous avons fait était peu de choses, souvent pas assez, je me rappelle que j’ai réussi à faire une différence à mon niveau. C’est ce qui compte», conclut celui qui prouve qu’il ne faut pas nécessairement être un géant pour déplacer des montagnes, mais qu’avoir un grand cœur suffit, bien souvent, amplement.

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stejustineaucoeurdumonde.org