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Un contrôle des loyers et vite !

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Émilie Côté-Marcotte, Aurélie Gemme, Marie-Pier Guévin, Annie Legault & Akeem Sprott - Collaboration spéciale

Un contrôle des loyers s’impose dans cette période de crise du logement au Québec. Le prix des loyers explose, les «rénovictions» se multiplient et les propriétaires s’enrichissent de plus en plus au détriment des locataires qui consacrent une partie toujours plus grande de leurs revenus pour réussir à se loger. Cette crise est exacerbée par la pandémie que nous vivons actuellement. En effet, selon Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, la pandémie rend encore plus difficile l’accès à l’information et la recherche de logement pour les ménages les plus vulnérables et laisse donc plus de place aux abus et à la discrimination de la part des propriétaires.

Le gouvernement Legault et sa ministre de l’Habitation Andrée Laforest ont une grande part de responsabilité dans la crise du logement actuelle et se doivent d’agir. Ils doivent reconnaître l’existence de cette crise, investir dans la construction de logements sociaux et communautaires et forcer le Tribunal administratif du logement (TAL) à contrôler les hausses de loyers que les propriétaires peuvent appliquer à leur guise. Un registre des baux, qui permettrait de suivre l’évolution du prix des loyers, devrait aussi être instauré. Le TAL, qui rend des jugements favorables aux propriétaires pour la grande majorité des audiences à propos de reprises et d’évictions, se doit de prendre en compte la situation des locataires et les conséquences que peuvent avoir ces évictions sur leurs vies.

De plus, ces différentes mesures, prônées par plusieurs regroupements comme le RCLALQ et FRAPRU, permettraient de réduire le nombre de locataires jeté-e-s à la rue et, du même coup, le nombre de personnes en situation d’itinérance. En effet, alors que le campement Hochelaga refait surface, on apprenait que 20% des personnes qui vivaient au campement Notre-Dame, à l’été dernier, en étaient à leur premier épisode d’itinérance selon un article de la Revue Intervention parue en 2020. Aussi, revendiquer plus de logements sociaux, dont des projets d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale pourrait permettre d’atténuer la situation urgente au Québec, où les féminicides se multiplient de semaine en semaine. La violence conjugale est d’ailleurs une des principales causes d’itinérance chez les femmes au Québec.

Dans le cadre de la 9e édition de la Journée des locataires, une manifestation d’environ un millier de personnes a eu lieu, samedi dernier, dans le quartier Parc-Extension, pour faire connaître ces revendications et offrir un espace aux locataires pour témoigner des difficultés qu’ils et elles vivent. « Le droit à un logement se doit d’être reconnu comme un droit fondamental et non comme une marchandise », selon Maxime Roy-Allard, porte-parole du RCLALQ qui a organisé cette manifestation. Nous y avons participé pour démontrer notre solidarité envers tou-te-s les locataires du Québec et les personnes souhaitant accéder à un logement, de même que pour dénoncer les pratiques injustes des propriétaires.

Un contrôle des loyers, appuyé d’un registre des baux, est donc nécessaire avec la situation actuelle. Cela aiderait les locataires à ne pas couper dans leurs besoins essentiels pour se loger et leur enlèverait la responsabilité de contester leur éviction ou la hausse de leur loyer par les propriétaires avides de toujours plus d’argent.

Une autre manifestation aura lieu le 08 mai prochain à 13h30 pour revendiquer plus de logements sociaux au Québec. Celle-ci est organisée par le Regroupement Information Logement (RIL), un organisme de Pointe-Saint-Charles, à Montréal.

Émilie Côté-Marcotte, Aurélie Gemme, Marie-Pier Guévin, Annie Legault & Akeem Sprott, étudiant-e-s dans la technique de Travail social du cégep du Vieux Montréal.

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